« To Be Taught If Fortunate », de Becky Chambers

Le titre de To Be Taught If Fortunate, de Becky Chambers, fait référence au discours du Secrétaire général des Nations-unies (à l’époque Kurt Waldheim) enregistré pour la capsule Voyager. C’est une novella découverte grâce à Lune.

Il est ici question d’exploration spatiale. Ce court roman est écrit comme le message d’une astronaute vers la Terre. Ariadne est l’une des quatre membres de l’équipage du vaisseau Merian, parti explorer un ensemble de quatre planètes extrasolaires qui hébergeraient la vie.

Dans un premier temps, on suit ces quatre explorateurs sur des mondes extrêmement différents de notre Terre, avec des formes de vie qui n’ont pas grand-chose à voir avec ce qui est connu.

Mais assez rapidement, les messages que le Merian reçoit de la Terre deviennent bizarres. Initialement, l’équipe est tellement obnubilée par ses découvertes qu’elle ignore ces bizarreries, jusqu’au moment où les messages n’arrivent plus du tout.

To Be Taught If Fortunate est, à la base, une lettre d’amour à la recherche, à l’exploration. Une exploration que les Terriens espèrent respectueuse – reprenant le « leave no trace » du festival Burning Man – même si c’est un vœu pieux, comme ils vont s’en apercevoir.

Mais c’est aussi une réflexion sur l’altérité. Celle des biologies extrasolaires, d’une part, mais aussi celle des corps des astronautes, qui se transforment via un processus appelé « somaformation » pour s’adapter au mieux aux environnements rencontrés.

Et, en creux, c’est la question de ce qui fait notre humanité qui transparaît.

Becky Chambers prouve qu’il n’est pas forcément besoin de balancer des pavés de cinq cents pages pour faire de la grande science-fiction. To Be Taught If Fortunate est une novella de cent trente pages qui se lit très bien, avec une blinde de bonnes idées et une fin ouverte.

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