The Tangent: Auto-Reconnaissance

Bientôt vingt ans que The Tangent trimbale son mélange prog-jazz-journal de bord. Auto Reconnaissance est le onzième album studio et on ne peut pas vraiment dire qu’il change beaucoup la formule. Ce qui n’est pas forcément un mal.

The Tangent, c’est d’abord le projet de rock progressif d’Andy Tillison. Musicien britannique qui a bricolé dans le post-punk, le hardcore, le death-metal, l’électro, le disco et plein d’autres trucs encore, il ajoute, avec The Tangent, un style qui s’apparente beaucoup au rétro-prog, mais avec une touche free-jazz.

Auto Reconnaissance est un beau bébé: près d’une heure et vingt minutes pour sa version digipack, avec sept pistes et pas moins de trois epics. Enfin, deux dans l’album (quinze et vingt-huit minutes, excusez du peu!) et un bonus de douze minutes.

Pendant longtemps, j’ai beaucoup apprécié The Tangent pour sa tendance à faire du rétro-prog comme j’aime. Depuis quelques albums, le groupe s’est orienté vers un style un peu différent, où les ambiances free-jazz et les longues narrations plus ou moins autobiographiques prenaient le plus clair de l’espace.

En fait, j’ai l’impression que The Tangent, c’est le blog d’Andy Tillison sous la forme d’un album de prog. Sur Auto Reconnaissance, on a notamment « Jinxed in Jersey » qui raconte sa balade à New York, une réflexion sur la technologie moderne dans « Tower of Babel » et une dissertation de presque une demi-heure sur le Brexit dans « Lie Back & Think of England » (les amateurs de bons mots historiques apprécieront la référence).

Je ne dis pas que c’est une mauvaise idée, ni que c’est désagréable. L’intéressé a un humour somme toute très britannique et, musicalement, ça passe plutôt bien. Mais, avec un peu de mauvaise foi, je dirais que ce n’est pas ce pourquoi j’ai signé.

OK: beaucoup de mauvaise foi. Le style de The Tangent a toujours lorgné vers ce mélange de genres: une grosse louche de prog seventies, des promenades jazzy, des bidules un peu krautrock (le bonus « Proxima ») et des paroles autobiographiques (plus ou moins romancées).

Disons les choses ainsi: si on se laisse prendre à cette ambiance particulière, Auto Reconnaissance permet de passer un excellent moment. Sinon, l’exercice peut vite paraître prétentieux – et long, aussi. J’avoue qu’une fois encore, je me suis pris au jeu.

The Tangent signe donc ici un album qui est assez dans la lignée des précédentes productions tillisonniennes (même si j’ai raté les deux derniers opus, The Slow Rust of Forgotten Machinery et Proxy). C’est déjà pas mal.

Bonus: la vidéo (confinée) de « The Tower of Babel »

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