« The Rewind Files », de Claire Willett

Une des premières choses qu’annonce l’héroïne et narratrice de The Rewind Files, de Claire Willett, c’est « Vous avez entendu parler du Watergate? C’est parce que j’ai merdé ».

The Rewind Files est un roman de science-fiction, option « voyage dans le temps », sous-section « agence gouvernementale qui réglemente le bazar ». Je l’avais spotté je ne sais plus où précisément – peut-être sur Boing Boing, mais en ce cas il en a disparu depuis – et il a fallu un moment pour qu’il arrive dans mes petits souliers de Noël, mais ça en valait l’attente.

On y suit Reggie Bellows, agent débutante qui a pour elle d’être un esprit brillant et plusieurs problèmes, le moindre n’étant pas qu’elle est la fille de deux des meilleurs agents (père mort en héros, mère sous-directrice du Bureau).

À la suite d’un malheureux concours de circonstances, Reggie se retrouve balancée dans une mission en 1972, auprès du staff du président Nixon. Sa mission: empêcher la Troisième guerre mondiale. Mais pas de pression hein?

Le souci, c’est que Reggie n’est pas un agent de terrain. Pas encore en tout cas. C’est une apprentie, mais elle est aussi la seule à pouvoir démêler l’écheveau spatio-temporel qui se présente à elle. Du coup, il lui manque pas mal de réflexes, principalement celui de fermer sa gueule quand on est une femme, employée subalterne, à la Maison-Blanche sous mandat Républicain.

Si je devais résumer The Rewind Files en un slogan, je dirais « classique, mais efficace ».

Classique, parce que c’est une histoire de voyages temporels avec un peu tous les clichés du genre: l’effet papillon, les paradoxes divers, les quiproquos culturels, etc. S’y ajoutent aussi le cliché de l’agent débutant catapulté dans une mission ultra-périlleuse.

Efficace, parce que Claire Willett joue plutôt bien avec ces clichés et les incorporant dans un contexte plutôt crédible. Pas mal de soin est apporté au fonctionnement du bureau, de la technologie de voyage temporel et à celui de la trame temporelle elle-même.

Et puis bon, les personnages, à commencer par la narratrice et sa tendance à mettre les pieds dans le plats, sont plutôt intéressants. Ses interactions avec les années septante sont souvent délicieuses et on sent que l’autrice a pas mal buché son sujet.

La seule chose qui me dérange un peu, c’est l’antagoniste, qui est un poil too much, et la Troisième guerre mondiale, qui est encore plus zarbi que celle de Tigres Volants (c’est dire!). Mais l’action et la tension permettent de faire glisser ces points de détails sous le tapis narratif.

Si vous aimez les histoires de voyage dans le temps, mais que vous n’avez pas trop envie de vous prendre la tête avec des infodumps de la taille d’une cathédrale gothique et des termes scientifiques qui font fondre les neurones, The Rewind Files est un plutôt bon choix. Il y a de l’action, des bonnes idées et des passages qui m’ont fait marrer. Que demander de plus?

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