« The Gurkha and the Lord of Tuesday », de Saad Z. Hossain

Lorsque le Seigneur du Mardi, djinn majeur, se réveille d’un très, très long sommeil, il ne s’attend pas à se retrouver sur une planète irrémédiablement polluée par les humains et accueilli par un gurkha qui mange des pistaches. C’est pourtant ainsi que début The Gurkha and the Lord of Tuesday, signé de l’auteur bengali Saad Z. Hossain.

Pourtant, c’était marqué dans le titre, hein.

Cette novella – roman court de 168 pages, paru chez Tor et malheureusement pas encore traduit – est une histoire de science-fiction un brin transhumante et orientalisante, qui se situe dans une Kathmandu futuriste et utopique, dirigée par une IA purement mathématique nommée Karma.

Karma décide de qui à droit à quoi, au sein d’un système ou même les « zéros » ont droit à un minimum vital, mais où toute exclusion signifie la mort quasi-certaine dans un environnement empoisonné par des siècles d’abus humains.

Le gurkha a été exclut de la cité suite à une condamnation à mort, commuée en exil par l’arrivée de Karma au pouvoir. Son retour en ville au côté d’un djinn – certes surpuissant, mais surtout un peu perdu dans ce nouveau monde – n’est pas sans arrière-pensée.

Face au duo formé du gurkha, Bhan Gurung, et du djinn Malek Ahmar, ce qui tient lieu de loi à Kathmandu: Karma soi-même, assistée du « shérif » Hamilcar Pande et de son amante le colonel Shakia.

Et, au final, la question devient de savoir sur quelle base une utopie peut être construite. Parce que toute cette histoire va finir par faire éclater une vérité que personne ne voulait voir ressortir – sauf peut-être le shérif Pande, trop honnête pour son propre bien.

The Gurkha and the Lord of Tuesday est une histoire réjouissante par pas mal de point de vue. D’abord en plongeant un personnage surnaturel – le roi-djinn Melek Ahmar – au milieu d’intrigues très humaines et en jouant sur son décalage avec une société quasi-transhumaine. Ensuite par le contexte de cette Kathmandu futuriste où se mêlent les influences indiennes, chinoises, mongoles et occidentales.

L’histoire se déroule d’ailleurs dans un contexte partagé par d’autres de ses textes, comme le récent Cyber Mage. Si ses autres écrits sont à la hauteur de cette novella, je vais m’y intéresser urgemment. Mes remerciements à Gromavar pour la découverte.

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