« The Fifth Season », de N. K. Jemisin

Damaya, Syenite, Essun. Trois femmes, trois destins dans un monde qui peut, du jour au lendemain, basculer dans la mort et la destruction. C’est le point de départ de The Fifth Season, premier livre de la trilogie The Broken Earth de N. K. Jemisin.

(Ceux qui l’ont lu: oui, je sais qu’il y a une astuce, mais ne spoliez pas.)

L’univers de cette trilogie, c’est un continent, baptisé ironiquement The Stillness, traversé par une activité tellurique intense qui, au bout d’un certain temps, peut provoquer un événement cataclysmique, une « Saison » de mort et de ténèbres. Au cours de ses vingt-cinq mille ans d’histoire, il en a déjà connu en tous cas cinq, peut-être huit; ce n’est pas très clair.

Une des particularité de ce monde de fantasy, c’est l’existence de certaines personnes, les orogenes, qui ont le pouvoir de manipuler ces événements telluriques. On pourrait croire que ça les rend très importants; c’est vrai, mais c’est aussi le bouc émissaire de presque toutes les communautés: s’il y a un tremblement de terre quelque part, c’est de la faute d’un orogene.

Être orogene, c’est quelque chose qui justifie le meurtre d’un enfant – c’est d’ailleurs ce qui arrive au fils d’Essun, au début du livre. Il existe une organisation gouvernementale, qui entraîne les orogenes pour contrôler l’activité tectonique, mais c’est autant un sanctuaire qu’une prison. Jusqu’au moment où l’un d’entre eux pète un plomb et provoque une nouvelle Saison – peut-être la pire de l’Histoire.

The Fifth Season, c’est de la fantasy, mais dans un monde où la technologie – eau courante, électricité, armes à feu – existe. C’est aussi un peu du post-apo, dans un contexte où les catastrophes globales peuvent arriver n’importe quand et où tout le monde s’y prépare. Dans ce contexte pointent des questions sur l’importance de l’Histoire et sur sa manipulation par les puissants.

C’est aussi un contexte avec une forte coloration culturelle africaine: tout le monde y a la peau plus ou moins sombres, sauf les « arctiques », considérés comme un peuple fragile. Il y a également des mystères, comme les artefacts des civilisations du passé ou des monolithes qui flottent dans le ciel, ou le peuple des Mangeurs de Pierre.

En apparence, The Fifth Season est un roman choral. Je dis « en apparence », parce que c’est plus compliqué que ça. C’est un voyage à travers un monde fascinant, mais qui va disparaître. Mais peut-être pour le meilleur. Mais même ainsi, la promenade est impressionnante, le monde très vivant avec des motivations et une histoire crédibles.

J’avais déjà lu de N.K. Jemisin The City We Became, mais ce premier tome de The Broken Earth est tout aussi impressionnant, dans un genre un peu différent. Du coup, je vais m’attaquer à la suite et, sur la foi de ce The Fifth Season, je vous encourage à faire de même.

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