The Erkonauts / Bak XIII à l’Écurie

C’est devenu une tradition genevoise: mi-janvier, Ales Campanelli, le bassiste et chanteur de The Erkonauts, fête son anniversaire à l’Écurie avec son groupe et des potes. En l’occurrence, c’est Bak XIII qui fait le supporting act pour ce qui est pour moi le premier concert de 2018. Et aussi la première occasion d’entendre les nouveaux morceaux des Erkons en live.

Cette fois-ci, pas de neige, pas d’anniversaire en même temps, c’est donc l’esprit tranquille que je décanille. Le vélo est parqué au terminus du tram pour éviter la galère des bus de nuit – le défaut d’habiter à la cambrousse – et dans ma besace, j’ai pris mon appareil photo et les objectifs spéciaux “basse lumière”. Je commence à connaître la salle et son non-éclairage de compétition.

J’avais donc tout prévu, sauf que. Sauf que, pour une fois, j’arrive un poil en retard (je dirais bien que c’est la faute au Coin Mousse voisin et à ses excellentes bières), The Erkonauts commencent un poil en avance et, le temps de passer aux toilettes (idem), je rate tout le premier morceau. Pas de bol: c’est un des trois seuls extraits du nouvel album, I Shall Forgive que le groupe va jouer ce soir (“Little Mary”, “Globlebl” et “Seven Macaw”).

The Erkonauts à L'Écurie 2018

Au reste, les Erkonauts ne vont pas jouer plus d’une heure, et encore, ça parait plus court. C’est donc un set très similaire à celui de l’année passée, avec deux pistes de Djizoes et la reprise de Uriah Heep, “Gypsy”. La seule différence étant un “Nine Is Better Than Eight” en rappel avec une blinde de guests sur la minuscule scène.

Toujours est-il qu’une fois encore, le “progressive punk-metal” des Erkonauts fait merveille sur un public venu en masse remplir à ras bord la salle de l’Écurie, qui prend assez rapidement des allures d’étuves.

Et ce n’est pas fini, parce qu’après un changement de matos, arrivée de Bak XIII, groupe genevois avec quinze ans d’existence, mais que je ne découvre que ce soir. Il semble que Genève soit blindée de groupes de metal (et assimilés) que je découvre avec au moins dix ans de retard.

Bak XIII à L'Écurie 2018

En fait de metal, Bak XIII donne dans l’électro-punk-metal, un mélange avec beaucoup d’électro. C’est une formation réduite avec un guitariste, un chanteur – que je reconnais comme un des barmen de La Citadelle – et un bataillon d’enregistrements. C’est le genre de chose qui me gêne toujours un peu – le syndrome du musicien fantôme.

Curieusement, ici, c’est moins grave. Peut-être parce que Bak XIII fait une musique qui n’est pas souvent jouée en live et, du coup, la présence de vrais musiciens en lieu et place d’un DJ renforce singulièrement son efficacité. Parce que, pour être efficace, Bak XIII est efficace niveau brutal.

Ça pulse à fond pour un public acquis à la cause et qui pogote à qui mieux mieux malgré l’espace restreint. Quelques suicidaires s’essayent même au crowd surfing dans une ambiance entre le concert dans un squat (ce qui est un peu le cas) et la boîte de nuit bondée (ce qui est aussi un peu le cas).

J’aime bien. Après, si la musique de Bak XIII passe très bien en live (avec notamment son hymne apocalyptique, “Tant Mieux”, repris en chœur par la foule), avec son côté folie furieuse, je suis moins certain que les albums studios soient aussi intéressants.

Désolé Ales, je ne viendrai pas continuer la fête au local; je dirais bien que ce n’est plus de mon âge – en théorie, les concerts de metal non plus (encore que c’est de plus en plus rempli de vieux) – mais entre le trajet pour rentrer maison et le fait qu’objectivement, je suis fatigué, je préfère bâcher tant que je peux encore.

Il est une heure du matin quand je taille la foule pour m’extraire de l’Écurie et que je cours attraper le dernier tram. Malgré les protections, j’ai les oreilles qui sifflent un peu, environ huit cents photos à trier (pour en tirer quarante à peu près montrables) et un live-report à écrire.

Ah non, ça c’est fait. Et les photos aussi, d’ailleurs.

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