Shining / Devin Townsend Project à Lausanne

Manifestement pas dégoûté des concerts, me voici reparti, moins d’un mois après le Night of the Prog, pour les Docks de Lausanne. C’est le Canadien fou, Devin Townsend, et son “Project” qui s’y collent pour me refiler ma dose de métal épico-débile, avec en première partie Shining et leur jazz-métal barré de la tête.

Ce n’est pas exactement une soirée placée sous le signe de l’équilibre mental (surtout en plein milieu de semaine), mais passons. Si j’étais raisonnable, ça se saurait.

Arrivé un chouïa en retard – il faudra vraiment qu’un jour les Docks adaptent leurs heures d’ouverture pour que les concerts commencent après que les gens soient rentrés – je rate le début de Shining, mais heureusement de peu. Les Norvégiens présentent un set de quarante-cinq minutes extrêmement contrasté: apparence soignée et hystérie maîtrisée, free-jazz et métal brutal.

Je n’avais pas été entièrement convaincu par leur album, One One One, car trop chaotique à mon goût, mais force est de constater que, sur scène, si le chaos est toujours présent, il est soutenu par une énergie musicale impressionnante qui permet de passer outre les aspects les plus saugrenus de leur musique. Et puis ce n’est pas tous les jours qu’on voit un groupe de métal avec un saxophone, ni qu’on entendu un morceau presque aussi vieux que soi (“21st Century Schizoid Man”, de King Crimson; excusez du peu!).

Le temps d’un changement de matériel, accompagné par une panoplie spectaculaire de vidéos débiles parrainées par Ziltoid, voici le maître de cérémonie, Hevy Devy aka Devin Townsend en personne qui déboule. Petite déception: c’est une équipe très resserrée – quatre en tout, Devin compris – qui monte sur scène. On n’aura pas droit à une représentation du Retinal Circus; tant pis!

Oh, on n’y perd pas vraiment au change: d’une part, parce que Devin Townsend, avec sa dégaine de The Mask sans le masque, est un showman de calibre intergalactique et qu’à lui tout seul, il remplace facilement trois ou quatre clowns et, ensuite, parce que le set – d’environ une heure et demie, rappel compris – est un petit bijou de métal pur, euh… métal.

On a presque l’impression que Devin Townsend sur scène, c’est ce que les groupes de métal aimeraient être quand ils seront grands: une musique qui poutre emmenée par un chanteur charismatique, un light-show de folie et un public très enthousiaste. Une bonne moitié de morceaux anciens, certains des tous débuts, le reste des albums plus récents. Rien par contre de Ziltoid 2, annoncé pour la fin de l’année.

Par contre, qui dit “équipe resserrée” dit aussi “beaucoup d’enregistrements” et, parfois, on a l’impression brutale que la boutade de Devin, qui encourage son public à chanter pour ne pas s’apercevoir que tout est sur bande, est un peu trop juste pour être honnête. Ce n’est sans doute pas le cas, mais j’ai eu parfois cette impression.

Je dois dire que je ne m’étais pas autant amusé pendant un concert depuis très longtemps. Le pur fun, 100% pure énergie communicative, avec en prime l’humour ravageur et l’auto-dérision de Devin. Si vous vouliez voir tonton Alias danser, il fallait venir au moins pour le dernier morceau, “Bad Devil”, dommage!

EDIT: Galerie de photos – prises à l’iPhone, la salle ayant une politique un peu restrictive sur les appareils photos – en ligne sur Flickr.

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