Seyminhol: Ophelian Fields

J’avoue que je suis arrivé à chroniquer cet album, Ophelian Fields de Seyminhol, un peu à reculons. Contacté par le groupe, je jette un œil sur les deux vidéos qu’il m’envoie et j’ai l’impression de tomber sur du metal symphonique lyrique à emphase nucléaire. Vous connaissez le dicton: “il faut se méfier des premières impressions, ce sont souvent les bonnes”. Souvent, pas toujours.

Seyminhol est un groupe français, originaire de Moselle, qu’on peut difficilement qualifier de “petits nouveaux” vu que leurs premiers pas ont près de trente ans. Il leur a fallu quand même attendre 2002 pour sortir un premier “vrai” album et celui-ci est leur cinquième.

Musicalement, on a affaire à du metal symphonique qui tire souvent vers metal progressif, avec quelques grosses influences Ayreon et Rhapsody (les deux). Alors oui, de temps en temps, ils en font trop – c’est un peu le genre qui veut ça – mais dans l’ensemble, c’est plutôt raisonnable.

Ophelian Fields est un album surprenamment court: trente-six minutes seulement pour dix pistes, là où un album de metal symphonique typique aurait probablement visé le double. La structure est un petit peu difficile à suivre, parce que certains titres de morceaux suivent une construction acte/scène et d’autres nom.

Cette structure s’explique par le fait que le concept de l’album est inspiré du personnage d’Ophélie, du Hamlet de Shakespeare. En quelque sorte, l’album fait suite à leur précédent, The Wayward Son, qui lui s’intéressait au personnage éponyme de la pièce.

Le format court est plutôt une bonne nouvelle. Dit autrement, ils en font parfois trop, mais pas longtemps – et ce n’est pas très souvent, non plus. Et on a quand même quelques perles dans le lot, comme le très ayreonesque “Hidden Desires” (acte trois, scène une pour ceux qui s’interrogent).

Je trouve aussi que, parfois, Seyminhol, se permet des sorties un peu trop progressives – par exemple sur “Her Majesty of Flowers”, qui a un peu tendance à partir dans un peu toutes les directions à la fois: un coup piano acoustique, un coup metal, quelques digressions lyriques, tout ça en un peu plus de cinq minutes.

Mais, dans l’ensemble, Ophelian Fields est un album qui joue plutôt finement de la frontière entre le metal progressif et le metal symphonique. Seyminhol a peut-être le défaut de vouloir mettre trop d’idées disparates dans un seul album, mais il faut leur reconnaître la maîtrise suffisante pour que ça ne fasse pas “gloubiboulga de l’enfer”.

Bonus: la vidéo de “Behind the Mask”, que je place parce qu’elle est un peu la seule, mais pas forcément la plus représentative de l’album.

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