Scènes de la vie eyldarin: faire son marché*

Cet article est le numéro 2 d'une série de 4 intitulée Scènes de la vie eyldarin

Ne cherchez pas d’épicerie à Silestarin : il n’y en a pas. Le plus souvent, les habitants achètent leur provisions via les services de l’intendance – et encore, ils se contentent souvent du « paquet » standard, qui a l’intérêt d’être gratuit, varié, livré à domicile et raisonnablement bon.

Il est bien sûr possible de commander des produits optionnels, qui coûtent plus ou moins cher suivant leur disponibilité ; les habitats du système Terpendrë produisent une grande partie de ce qui y est consommé, mais les importations peuvent facilement être ruineuses.

Il y a aussi le marché, dont une partie de la vingtaine d’étals qui occupent tous les deux jours la place centrale du village de Silestarin est d’ailleurs approvisionnée par les services de l’intendance, mais qui propose également quelques produits exotiques venus de sources plus ou moins légales, ainsi que des productions locales vendues par des individus qui, le plus souvent, font ça à côté de leur vrai métier.

Sur le marché de Silestarin, tout le monde connaît tout le monde, souvent dans le sens biblique du terme. Par exemple, Keren Lethlathir, l’Ataneylda qui a vu la Terre, brasse sa propre bière et importe des liqueurs exotiques ; Thil Porjan, une Atalen travaillant aux services environnementaux, cultive des épices sur un lopin de terrain, a été longtemps sa compagne avant de rejoindre un coupe atalen, Edhar Ungarin et Waryan Elindar, qui vendent des fruits et légumes venant d’une exploitation tenue par leur clan ; etc.

Le visiteur occasionnel risque de plus retrouver les marchands en grappes autour de tel ou tel étal, à goûter une spécialité et à donner bruyamment leur avis avec moult expressions fleuries et jeux de mots scabreux. L’arrivée d’une figure nouvelle va d’ailleurs être un événement qui va donner lieu à des efforts pour parler l’anglais galactique – le chaland gagne d’ailleurs beaucoup en capital sympathie à parler atalen ou eyldarin, même très mal. Déjà, ça fera baisser de quelques tons les quolibets et les rires dans son dos (à défaut des prix).

Qu’un personnage s’intéresse à un produit et il va immédiatement être pris à partie par le marchand et deux ou trois de ses confrères, qui (selon leurs dires) proposent le même mais en mieux, avec dégustation à la clé. Évidemment, le produit en question contient de l’alcool, des épices ou, le plus souvent, les deux.

En cas d’échec critique du jet de marchandage (que le déhemme ne manquera pas d’encourager), le personnage va se réveiller, plusieurs heures plus tard, sur la margelle de la fontaine avec, pour tout vêtement, un chapeau (pas forcément le sien), ses affaires soigneusement posées au sec à côté de lui, avec une gueule de bois carabinée et des courbatures dans des endroits pas racontables. Plus plein de nouveaux amis intimes dont il a oublié le nom. Par contre, il n’a pas les produits demandés par Geryn et la plupart des étals ont fermé…

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Scènes de la vie eyldarin: prise de contact*Scènes de la vie eyldarin: lèche-vitrine*

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