Riverside: ID.Entity

Cette année, vingt ans après la sortie de son premier album (et cinq ans après le précédent), Riverside revient avec un onzième opus, ID.entity.

En une vingtaine d’années, les Polonais de Riverside se sont imposés sur la scène prog avec un néo-prog vitaminé au metal, à moins que ça ne soit le contraire. Sur ce nouvel album, le groupe continue à fusionner des sonorités des cinq dernières décennies: prog, metal, électro et autres.

Officiellement, ID.Entity compte sept pistes: six entre cinq et neuf minutes, plus un epic de plus de treize minutes. S’y ajoutent, dans mon cas, un CD bonus avec deux titres originaux (dont un second epic instrumental de douze minutes) et deux versions raccourcies. Au total, plus de cinquante-trois minutes pour le premier CD et une demi-heure pour le second.

Si Mariusz Duda lui-même annonce qu’il s’agit d’un concept-album, je serais un peu plus nuancé. Il ne raconte pas vraiment une histoire, mais il est plutôt thématique, chaque piste présentant une facette du concept: l’identité. Et, plus précisément, ce concept à l’aune d’un XXIe siècle numérique – les technologies numériques étant souvent présentes dans les compositions.

Fort bien, mais musicalement? Eh bien c’est du Riverside, aucun doute là-dessus! Les compositions sont assez typiques du groupe et la voix de Mariusz est également reconnaissable entre mille.

Ceci posé, il faut reconnaître que ID.Entity possède quelques détails étonnants. Comme mentionné précédemment, l’ADN original de Riverside, c’est une fusion prog-metal qui puise sa source vers le néo-prog.

Ici, le groupe ajoute une gamme de sonorités qui vont des seventies aux années 2020, en passant par la new-wave. Fondamentalement, Riverside n’apporte rien de très nouveau, mais la maîtrise de ces différentes sonorités et de son amalgamation lui est assez unique.

De ce point de vue, les compositions sont carrées, accessibles (parfois limite pop, comme « Friend or Foe? », qui pourrait presque être signé Muse), mais avec quand même un brin de complexité. Les deux epics sont plutôt réussis également.

Je dirais cependant que ID.Entity souffre de deux défauts – qui sont même des défauts récurrents chez Riverside, ces dernières années. D’une part, cette « identité » – ha ha – musicale n’apporte aucune surprise et c’est un peu dommage. D’autre part, et c’est plus gênant, le groupe n’a toujours pas retrouvé son mordant d’antan. Sans aller jusqu’à dire que c’est mou, ça manque d’intensité.

Mais bon, c’est Riverside et même quand c’est moins bon, c’est bon quand même. Et ID.Entity est bon, voire très bon par moments. Faut juste éviter la nostalgie de Anno Domini High Definition, sinon la déception est quasi-obligatoire.

Bonus: la vidéo de « Self-Aware »

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5 réflexions au sujet de “Riverside: ID.Entity”

  1. Le premier single 80’s m’avait fortement refroidi. En lisant ta chronique, je me demande quand même si je ne vais pas y jeter une oreille quand même.

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    • Bah écoute, c’est un peu comme le dernier Katatonia (et comme beaucoup de groupes, en fait): ça s’écoute bien, c’est bien foutu, mais il n’y a rien de follement original.

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      • Je l’ai commandé. On verra bien. Waste Land m’avait d’abord déçu et c’est aujourd’hui un de mes disques préférés du groupe.

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  2. Rien à voir avec RIVERSIDE.
    Peux-tu rédiger un article au sujet des tes disques favoris en Rock, Hard Rock et Metal Progressif ?
    Je serais curieux de lire le résultat 🙂

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