Reign of the Architect: Rise

C’est marrant, mais ces derniers temps, je me suis retrouvé avec pas mal d’albums à chroniquer qui, d’une certaine manière, se ressemblaient. Ainsi, de même que le dernier Delain avait pas mal de points communs avec le dernier Sonata Arctica, ce Rise, premier album du groupe israélien Reign of the Architect, ressemble pas mal à celui de Theater of the Absurd, en ce qu’il représente un métal progressif qui en fait trop.

Disons les choses ainsi: si vous pensiez que Theater of the Absurd, c’était mignon, mais encore trop structuré à votre goût, Reign of the Architect est fait pour vous. Là, on est réellement dans le domaine le plus expérimental du métal progressif et ça part vraiment dans tous les sens, à un point qui est parfois douloureux.

Le tout est censé servir de support à un concept-album de science-fiction, mais ce n’est pas très clair. C’est encore un de ces concept-albums qui manquent singulièrement de thématique musicale et de structure et qui, du coup, est plus concept qu’album.

C’est très décevant, parce que derrière ce projet, on trouve tout de même Yuval Kramer, guitariste et compositeur qui officie également dans l’excellent groupe Amaseffer, mais qui ici semble plus amplifier les défauts de ce dernier que ses qualités.

Le problème majeur, c’est que Rise est décousu à un point qui frise le concept: ça fonce, ça ralentit, ça growle, ça chante en clair, ça change de rythme douze fois en moyenne – et tout ça dans un seul morceau. Déjà, quand on voit que l’album aligne quinze pistes pour une durée qui dépasse l’heure, on en vient à se méfier.

On dirait presque qu’il y a au moins quatre créatifs distincts qui se battent en direct pour le contrôle du studio d’enregistrement; c’est un peu le cadavre exquis du métal progressif – ou, si j’étais plus méchant, l’Evangelion du métal progressif.

Du coup, il y a quelques excellents morceaux qui surnagent: “Distant Similarities”, le final de “As the Old Turns to Sorrow” et l’instrumental “I, The Architect” qui lui fait suite, mais on a l’impression que les autres leur tapent dessus à coups de rame.

Au final, Rise est un album décevant, car bordélique au-delà du raisonnable. Je veux dire, j’aime bien le métal expérimental, mais pas quand j’ai l’impression que ça a été remixé dans le désordre par bouts de trente secondes. Il est loin d’être complètement mauvais, en ce qu’il confirme pas mal des qualités que j’avais trouvées chez Amaseffer, mais il manque singulièrement de direction.

Bonus: la “vidéo” de “Distant Similarities”; c’est en fait juste le son, mais posté par l’auteur, donc on peut assumer que c’est officiel:

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