Rango

La diffusion du film d’animation Rango sur une des chaînes de la TNT m’a permis de me faire une autre séance rattrapage, pas vraiment prévue au programme. En fait, le DVD traîne dans nos rayonnages depuis un moment, mais on n’avait jamais pris la peine de le voir.

On y suit un caméléon domestique dont le vivarium tombe d’une voiture sur une route surchauffée du Nevada, en plein désert. Il survit miraculeusement à l’accident et se retrouve à Dirt, une ville menacée d’assèchement, dont il devient le shérif par un mélange de fanfaronnade et de pur bol, prenant au passage le nom de Rango.

Fondamentalement, Rango joue beaucoup sur les codes du western-spaghetti, avec sa galerie de personnages affreux, sales et, parfois, méchants, et sa thématique entre tradition et modernité. Il a aussi un côté “rêve de fièvre” qui laisserait presque penser que toute l’aventure n’est qu’une hallucination du lézard – ou, si on est vraiment sombre, un voyage dans le monde des morts.

En fait, l’ayant vu peu de temps après Mad Max: Fury Road, j’aurais tendance à voir des parallèles entre les deux: même monde désertique, même quête de l’eau et de la rédemption. Mais bon: avec suffisamment de mauvaise foi, on peut trouver des parallèles avec tout.

Rango – joué par Johnny Depp en VO, mais on a dû le voir en version doublée, pour l’occasion – est assez irrésistible, avec son cou à angle droit et sa tête de caméléon halluciné, dans son rôle de héros-malgré-lui, entre inconscience et couardise. Le film regorge de gags visuels très bien trouvés et de clin d’œil plus ou moins évidents (Star Wars, Fear and Loathing in Las Vegas et une palanquée de western).

L’ensemble souffre cependant d’un excès de bonnes idées et d’un manque de cohérence, surtout au niveau du rythme. Il est soit trop sérieux, soit trop surréaliste et aurait mérité d’être un chouïa plus nerveux par moments. Il aurait pu aussi jouer de façon plus franche la carte de la fable environnementale.

Malgré tout, c’est un film plaisant, qui réserve d’excellents moments et une galerie de personnages pas piquée des hannetons. Mention spéciale aux hibous-mariachis, qui passent le film à annoncer la fin prochaine du héros.

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2 réflexions au sujet de “Rango”

  1. Je l’ai vu dans l’avion l’année passée, il m’a laissé une impression mitigée. Le début est vraiment trop auto-référentiel, le reste du film est sympa, mais j’ai trouvé le rythme bizarre. J’ai l’impression qu’il ça aurait pu être un vraiment bon film, s’il avait été monté plus serré.

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    • Je peux très bien comprendre l’impression mitigée. J’ai l’impression qu’il hésite entre deux ou trois styles différents sans trop savoir lequel adopter pour de bon.

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