Persefone: Metanoia

Il y a cinq ans de cela, Persefone entrait en force dans mon champ de vision musical – oui, laissez, c’est moi qui fais des effets de style – avec l’excellent album Aathma. Ils reviennent avec Metanoia, un album moins révolutionnaire, mais peut-être plus impressionnant.

Persefone est un groupe originaire d’Andorre, ce qui en soi n’est déjà pas commun. S’ils sont actifs depuis 2001, je ne le connais que des deux derniers albums, qui proposent un death-metal progressif qui, ici, se pare aussi de symphonique.

Dix pistes et presque une heure, Metanoia n’est pas un petit gabarit. D’autant que la dernière, en trois parties, dépasse les quinze minutes et ce n’est pas le seul epic de l’album.

Persefone et moi, on a un peu une relation compliquée. Si Aathma m’avait bluffé, j’avais été moins impressionné par leur prestation au Very Prog Festival, un peu trop death et pas assez prog à mon goût. J’appréhendais donc ce Metanoia avec un soupçon de méfiance.

D’autant que si Aathma était plutôt original pour 2017, le paysage musical a quelque peu changé entretemps et, avec son prog-metal aux accents death et symphonique, Persefone se met sur le même marché (si je puis dire) qu’un autre monstre qui vient de sortit un nouvel album: Wilderun.

Ceci posé, Persefone n’a, d’une part, pas à rougir de la comparaison et, d’autre part, régate sur un registre un poil différent quand même. pas de coloration folk, un metal nettement plus death, voire brutal par moment, un peu plus de growl (mais, somme toute, pas beaucoup).

Metanoia a certes une recette similaire, mais néanmoins pas mal différente de leurs confrères américains. À vrai dire, ils ont peut-être plus proche de TesseracT pour le côté technique. C’est aussi un album qui aligne quelques instrumentaux bien mordants, comme « Leap of Faith ».

Cela dit, ce côté plus technique a pour prix une accessibilité moindre. J’entends par là que, parfois, Persefone se lance dans des compositions acrobatiques peut-être plus complexes que strictement nécessaire. Un petit côté « démonstration », en quelque sorte. Mais c’est un défaut mineur, surtout au vu de l’ensemble.

J’ai l’impression très nette que, depuis Aathma, Persefone a encore resserré les boulons et le groupe, qui n’était déjà pas vraiment manchot à la base, est devenu une machine de guerre impressionnante. Techniquement, Metanoia est irréprochable, tant au niveau de la virtuosité des musiciens que de la production. Écoutez « Katabasis » et pleurez!

Avec son immense monolithe de lumière au milieu des ténèbres, la pochette de Metanoia illustre remarquablement la musique de Persefone. Le groupe andorran nous propose un metal progressif de très haute volée sur cet album, qui a de bonnes chances de se retrouver dans la liste finale d’album de l’année 2022. Il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Merkabah »

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

4 réflexions au sujet de “Persefone: Metanoia”

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.