Orc’idée 2010

Hier soir, vers six heures, j’étais en train de prendre un dernier café à Satellite, le bar de l’EPFL qui a également servi de cafétéria pour joueurs pendant les deux jours de la convention Orcidée de ce week-end. J’affichais une patate qui faisait quelque peu l’envie de mes camarades ludomanes, organisateurs et autres, qui eux étaient un chouïa éteints. Certes, j’ai fini par payer ce trop-plein d’énergie par un solide coup de barre, plus tard dans la soirée, mais c’est une condition qui trahissait mon enthousiasme personnel.

Il faut dire que, de mon point de vue, cette édition de la plus grande convention de jeu de rôle (et autres) de Suisse romande a été particulièrement réussie. Je pense que je ne suis pas le seul à le penser, au vu de la quantité de visiteurs venus de France qui avaient fait le déplacement. Il y avait d’ailleurs, à part les autochtones habituels (2 dés sans faces, le Xénomorphe, le Space Fridge, l’association SIDH et autres), pas mal de stands d’associations ou d’éditeurs français: La Voix de Rokugan, le SDEN, les Écuries d’Augias et ForgeSonges avaient fait le déplacement (OK, pour certains de ces derniers, comme l’inénarrable Nathalouchka ou Fred H., ce n’était objectivement pas très loin).

On voit qu’Orcidée est une convention qui tourne depuis un moment: l’organisation est rodée et je n’ai pas constaté de couacs majeurs — mis à part que les numéros des tables n’étaient pas très lisibles sur les feuilles de parties, ce qui m’a valu de me tromper de table et de me retrouver non loin d’un groupe assez bruyant, le dimanche. Cuchulain, venu tout exprès de sa Haute-Savoie profonde malgré une grève SNCF, n’a pas eu cette chance, ce qui est bien dommage.

Hormis la myriade de tables de jeux de rôle proposées, la convention accueillait aussi des jeux de plateau, des jeux de cartes, quelques figurinistes, plus le traditionnel Clayorama du dimanche, les concours de gobage de flans du Space Fridge (toujours à la pointe du fétichisme et de l’humiliation publique) et deux murder-parties.

Pour ma part, ce fut l’occasion de tester deux nouvelles fois le scénario d’intro de la Campagne Lupanar. Si les parties se sont très bien passées (malgré les craintes de certains de mes joueurs, leur niveau de bouletitude est très loin des pires spécimens qu’il m’a été donné d’approcher en plus de vingt ans de conventions), elles m’ont également permis de mettre en lumière certaines petites failles dans la trame du scénario — ce qui était un peu le but, d’ailleurs. Par exemple, comme souvent, l’implication des personnages est souvent primordiale pour leur motivation; s’ils ne se sentent pas concernés par ce qui se passe, ils ont la tentation d’en faire le moins possible.

J’ai pu aussi constater un adage vieux comme le jeu de rôle: on peut prévoir tout ce qu’on veut, il y aura toujours un joueur pour se lancer dans une voie absolument pas prévue dans le scénario. De ce point de vue, je pense avoir pu vérifier que la méthode du Grümph pour structurer les scénarios est très valable; de façon plus générale, savoir où on va est primordial — connaître à fond son univers aide sans doute aussi beaucoup… J’ai pu aussi constater que les joueurs percutent assez peu sur le principe des bonnes et mauvaises nouvelles, ce qui est un peu dommage.

À côté de ça, il y a toute la partie contacts et réseautage propres aux conventions et, là encore, ce fut plus que positif. Il y a eu tous ceux qui sont passés sur le stand pour me dire tout le bien qu’ils pensent de Tigres Volants; d’accord, objectivement, ils n’étaient pas tant que ça, mais à chaque fois, je suis sur mon petit nuage. Il y a même un groupe qui veut faire un GN Tigres Volants, c’est dire! J’en ai aussi profité pour discuter avec Shiva et Krynn, d’Au Fil du Jeu, pour relancer quelque peu ce site.

Au fait, si vous avez cru voir samedi soir un auteur vieillissant, lunetteux et barbu galoper comme un dératé dans les coursives de l’EPFL, avec un sourire de maniaque et un flingue en plastique qui clignote, vous avez sans doute rêvé. N’empêche que, dans la dernière manche, je les ai tous pwnés!

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4 réflexions au sujet de “Orc’idée 2010”

  1. Du moment qu’une ligne m’est dédiée, il est nécessaire que je poste.
    Et qui plus est en preum’s.

    Répondre

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