Ols: Pustkowia

Je vous avais déjà parlé de Ols pour son précédent album, Widma; la multi-instrumentiste polonaise revient ici avec Pustkowia, un opus à la coloration folk et sombre.

Ols, c’est Anna Maria Olchawa, une artiste polonaise multi-talentueuse, puisqu’ici elle joue de tous les instruments, elle chante (en polonais), mais elle signe également les compositions et les arrangements.

Musicalement, l’album flirte avec le pagan-folk, le black-atmo, l’ambiante. Beaucoup des passages me rappellent le Mike Oldfield, période Ommadawn / Incantations, avec des vocaux polyphoniques féminins plus présents et moins d’influences celtiques. On trouve également quelques vocaux masculins (et même un peu de growl et de screech).

Pustkowia (« terres ravagées » en polonais) est le quatrième album d’Ols. Il comporte neuf pistes, qui tournent en général entre cinq et six minutes, avec deux compositions plus courtes et un quasi-epic de près de neuf minutes. Il dure en tout près de cinquante minutes.

Pour l’anecdote, Anna Maria Olchawa m’avait contacté pour que je chronique l’album, mais j’ai fini par l’acheter quand même, d’abord parce qu’il est très bien, ensuite parce que j’avais l’intention de le faire de toute façon et, enfin, parce que je n’ai pas réussi à lire le fichier du service presse. Mais bon, c’est un détail.

Étant grand amateur de Mike Oldfield, Heilung et autres paganneries de la même eau (trouble), je ne peux qu’être sensible à la musique d’Ols. Comme pour son prédécesseur, Pustkowia reprend quelques éléments metal, mais de façon très légère: quelques instrumentations discrètes et des vocaux growl et screech sur une ou deux pistes.

L’album est également parcouru par un courant d’énergie sombre, un truc un peu tellurique qui ajoute une tension certaine sur la plupart des pistes. Parfois cette tension est contrebalancée par des ambiances plus aériennes (par exemple sur « Pustka-Wschód »), parfois pas.

Dans les exemples particulièrement réussis, on trouve « Cimniej » et sa rythmique hypnotique, les flûtes du très oldfildien « Auf dieser einsam menschenfernen Höhe » ou « Nie ma światła w oknach » et ses chœurs growlés.

Dans son message, Anna Maria disait qu’elle pensait que Pustkowia est supérieur à Widma. À mon avis, il est au moins aussi bon, c’est-à-dire très bon. Ols livre sur cet album un excellent folk, aux frontières de plusieurs genres. C’est souvent sur les frontières que se créent les œuvres les plus intéressantes et celle-ci l’est, sans nul doute.

Pustkowia est disponible sur Bandcamp et je vous recommande instamment de l’y découvrir.

Bonus: la vidéo de « Pustacie »

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