Neuf mois (avec le Sony A7 IV)

Bon, je vais arrêter là les blagues sur la grossesse, ma balance en fait des meilleures que moi. Le but de ce billet, c’est de revenir sur mes neuf derniers mois avec mon nouveau boîtier photo, le Sony A7 IV.

J’avais déjà fait un retour à presque-chaud en juillet passé; depuis, j’ai eu l’occasion de le trimbaler sur une foule de concerts et de conventions et de le tester en condition réelles.

Première conclusion: je ne suis pas encore vraiment un bon photographe. Deuxième conclusion: quand les étoiles sont alignées, j’arrive quand même à faire illusion et j’ai l’impression que ce boîtier y est pour beaucoup.

Ce fut particulièrement flagrant lors du dernier Wild Boar Fest, où malgré des conditions d’éclairage un peu compliquées – monochrome rouge ou bleu et à contrejour – j’ai pu sortir des résultats plutôt bluffants, même avec des valeurs d’ISO ridicules – genre, 1000. Bon, ça ne fonctionne pas à tous les coups et, par exemple, les quelques rares photos de Rorcal que j’ai pu sauver était vraiment pas terribles.

Il est possible aussi que j’ai un peu pris du level – et avec l’appareil, et avec Lightroom – mais la différence me paraît quand même très notable, surtout après une période plutôt chiche en événements à photographier.

L’autofocus est très réactif et plutôt facile à utiliser et c’est aussi un point très important pour ce genre de photos. Je connais des gens qui shootent des concerts en manuel, perso c’est quelque chose que je ne me vois pas tenter avant trèèèèèès longtemps. C’est un peu comme l’argentique: je comprends que ce soit un kiff, mais c’est clairement pas mon kiff.

J’ai aussi appris à aimer l’ergonomie du Sony A7 IV, une fois que j’ai compris comment l’accommoder à ma sauce. Notamment, les trois petites molettes en haut à droite (une sur l’avant, deux sur l’arrière), configurées pour régler ISO, vitesse et ouverture, permettent de changer les réglages à la volée et c’est très confortable.

Par contre, j’ai été surpris de constater que le petit format du boîtier est potentiellement un problème, surtout sur les longues séances. Par exemple, à Japan Impact, sur la fin, j’ai craint de me faire un syndrome du tunnel carpien, version photographe.

Du coup, au Wild Boar Fest, j’ai pris le grip, mais pour des concerts, ça fait vraiment trop gros. Par contre, il faudra que je le teste pour un prochain événement de longue haleine (sans doute pas avant la Fête de la Musique ou la prochaine DeTo).

Un autre souci, plus rare, semble être lié à la surchauffe; ça ne m’est pas arrivé souvent – deux ou trois fois en tout – mais je me suis retrouvé avec le boîtier complètement bloqué. J’ai dû l’éteindre et retirer la batterie pour récupérer le contrôle. Je pense que c’est lié à la surchauffe, parce que ça m’est arrivé au moins une fois après une grosse rafale.

Par contre, avec le recul, je me suis aperçu que je me suis un peu laissé emporter sur les accessoires. Par exemple, j’ai un objectif 20 mm f/2.8 qui semble avoir été conçu pour les APS-C et pas pour les pleins formats, du coup ça vignette à mort et c’est assez moche. Je me suis aussi retrouvé avec un lecteur de cartes CF qui n’était pas compatible avec celles utilisées par le Sony A7 IV. Mais bon.

Du coup, est-ce que je le recommande? Si vous avez un budget équivalent au PIB d’une île du Pacifique, alors oui. Je soupçonne cependant qu’il y a des solutions bien plus économiques, même si vous avez l’ambition de shooter dans des conditions impossibles (concert de black-metal, concours de cosplay, guerre mondiale, etc.).

Là, j’en fais une utilisation quasi-pro (je l’ai même utilisé à mon boulot), donc oui, c’est cher, mais jusqu’ici ça les vaut et j’espère bien le garder au moins aussi longtemps que le précédent.

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6 réflexions au sujet de “Neuf mois (avec le Sony A7 IV)”

  1. Pour ton problème de “surchauffe”, il n’y a pas eu de correctif du firmware depuis ?
    Pour les concerts, je reste non pro et très léger mais je n’ai jamais eu d’aussi bon résultat qu’avec mon petit Kodak qui évidemment reste très faible en pixels, en iso mais s’en sortait remarquablement en jouant sur l’IL.Mais surtout, quand je vais dans un concert, c’est quand même pour profiter du concert…Les photos restent accessoires et si en plus ça m’encombre, ça le fait pas. Entre la passion et la raison, j’ai fait mon choix.
    Et par contre, quand j’en vois avec leur smartphone devant eux pendant 1h, ça me gonfle….Par contre, les photographes en fosse devant la scène qui vont faire de belles photos, c’est différent. Les derniers que j’ai vu étaient en…Canon. Bien que j’ai encore du Canon en argentique (qui s’ennuie un peu), je ne suis pas marié avec, comme je ne le suis pas avec mon gros Fuji non plus. Le truc c’est de se faire la main, de trouver l’ergonomie qui convient. Pas évident à moins de tomber sur des magasins qui te laissent un peu essayer. (ce qui me rappelle le fameux BH Photo à NYC où ils ont absolument tout même des cailloux à plusieurs k$…en démo)

    PS : lorsque tu as parlé de Rorcal, j’étais parti sur mes photos de baleines 😀

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    • J’ai longtemps été sur Canon et le matos est très correct; les nouveaux hybrides sont pas mal du tout.

      Moi, sur les concerts, je suis en “semi-pro”: je viens pour le concert, mais aussi pour les photos. Je kiffe les deux – c’est pour ça que je ne vais pas photographier des concerts de groupes qui ne m’intéressent pas un minimum.

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  2. Et bien, je lis ça alors que j’ai étrenné en live le mien devant ELR et Sylvaine Juste dommage que j’aime pas jouer des coudes, d’habitude je vois pas le batteur., là je ne voyais que lui (et la grande et large personne qui s’est posé devant moi dans mon coin sans aucun égard… ) Le 24-70 en FF était un peu limite vu mon éloignement 🙁

    L’autofocus et le tracking mais punaise, mais à au moins dix parsecs du 700D, un vrai plaisir, même dans un environnement enfumé, full rouge et peuplé. On va voir ce que ça donne une fois importé, passé par DxO et Lightroom (je me méfie toujours des previews)

    Bon c’est cher, la prime annuelle y est passée mais bon…

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    • Tu as craqué pour le 5D Mk IV du coup?

      Le 24-70mm (ou 28-75mm), c’est un peu l’étalon-or des objos, mais c’est vrai que, suivant la taille de la salle, ça peut vite être limité.

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  3. Il n’y a pas de miracle non plus. Si tu veux un capteur sensible et un autofocus réactif, il n’y a pas grand choix à petit prix. Pour la surchauffe, j’ai le problème avec le D810 qui commence à déconner au bout que quelques heures dans les festivals. Il faut le laisser au repos. Pour le grip, en concert pas le choix, c’est quand même nettement plus confortable pour basculer de portrait à paysage, en plus tu double l’autonomie, même si c’est lourd, et quand je dis lourd, c’est un D810 avec grip et 70-200 dans la main droite, un Z6 avec grip et 24-70 dans la main gauche, lourd quoi. Avec ces deux optiques je couvre presque tous mes besoins, presque, des fois je sors le Fish Eyes pour le public et la salle.

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