Nanowar of Steel: Dislike to False Metal

Ça y est: le cirque est de retour! Nanowar or Steel, le plus sérieux des groupes de metal comiques, revient avec Dislike to False Metal et vous n’êtes pas prêts. D’autant que je préfère vous prévenir: ça ne va pas être une petite chronique.

Au passage, si j’avais été un peu plus prévoyant, j’aurais pu la publier le premier avril.

Ça fait maintenant vingt ans que Nanowar of Steel, formation italienne originaire de Rome, balance ses compositions, entre mash-ups improbables, parodie et WTF de compétition.

Septième album studio du groupe, Dislike to False Metal est une galette de quarante-huit minutes. Elle compte dix titres, en général plutôt court, mais avec toute de même un quasi-epic de plus de neuf minutes.

Un aspect qui me mystifie avec Nanowar of Steel, c’est que si on ignore la partie comique, il reste de très chouettes compositions metal. Il y a dans cet album une quantité remarquable de bangers, comme disent les jeunes de nos jours. Des titres qui tabassent, quoi. Bon, des fois, ça implique d’ignorer BEAUCOUP de choses, mais quand même.

Et donc, sur Dislike to False Metal, Nanowar of Steel va renouer avec les variantes de power-metal qui composent le plus clair de ses pastiches.

Ainsi,. « Sober » est un pirate-metal à la Alestorm (enfin, j’imagine; je connais très mal Alestorm), mais pour pirates alcooliques repentis. « Winterstorm in the Night » donne dans la nightwisherie de compétition, avec en invitée Madeleine Lijestam de Eleine. L’énormissime « Pasadena 1994 » se paye le luxe de faire du Sabaton avec le chanteur de Sabaton, Joakim Broden, en invité. Et l’album se conclut avec « The Power of Imodium », qui mélange power-metal et vocalises queenesques.

Vous me direz, ça fait quatre pistes. Quid des six autres? Il y a deux ballades, « Muscle Memories » et « Protocols (of the Elders of Zion) of Love », un piste plus classic metal, qui, au passage, donne son titre à l’album, « Metal Boomers Batallion ». Et puis il y a les bizarreries.

Passons rapidement sur « Disco Metal », qui est exactement ce à quoi vous pouvez vous attendre (et qui est plutôt pas mal dans son genre). Je suis un peu plus circonspect sur « Dimmu Boogie », dont le titre est plus rigolo que le traitement rock’n’roll et qui ressemble à un titre du Beau Lac de Bâle. Et enfin, il y a « Chupacabra Cadabra », le quasi-epic sus-mentionné, dans un style mariachi-metal très… très WTF.

Mais bon, c’est Nanowar of Steel: d’abord, ils ont le droit et, ensuite, il n’y a rien de mauvais. C’est juste déconcertant. Et dans le domaine du déconcertant, on retrouve aussi les insertions dans les compositions de thèmes venus de l’au-delà, genre « Eye of the Tiger ». Il y a aussi un solo de mandoline. On s’y fait.

Quelque part, ça souligne l’incroyable talent format « éponges à styles » des musiciens de Nanowar of Steel – qui ont souvent un boulot à côté. Par exemple, Potowotominimak (chant) est dessinateur de BD et Gatto Panceri 666 (basse) est astrophysicien et a un doctorat en machine learning.

Quelque part, le point le plus négatif de Dislike to False Metal, c’est peut-être le livret de la pochette. La pochette en elle-même, qui parodie allègrement le Somewhere in Time d’Iron Maiden est très bien. Peut-être trop petite, j’en regrette presque – presque! – les vinyles. Le livret, par contre, est à peu près illisible, ce qui est dommage, parce qu’une bonne partie de l’humour est ainsi inaccessible.

En parlant de l’humour, je pourrais aussi mentionner que ce n’est pas toujours très fin: ça parle de pellicules, d’embarras gastriques, des obsédés de la musculation, des vieukons sur Internet (coucou!) et de théories de la conspiration. Mais bon, ce n’est pas nouveau dans le metal et, au moins, c’est ici clairement fait dans le but de faire rire.

Au final, Dislike to False Metal est – encore! – un excellent album de Nanowar of Steel. Il est à mon avis un cran en-dessous de Stairway to Valhalla, mais surtout parce que ce dernier était vraiment très très bon. N’hésitez pas à l’écouter sur Bandcamp – et ne ratez pas non plus les clips, qui sont désopilants.

Bonus: la vidéo de « Pasadena 1994 »

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