Mastodon: Hushed and Grim

Mastodon et moi, c’est compliqué; j’ai connu le groupe grâce au génial Crack the Skye, il y a plus de douze ans et, depuis, j’ai l’impression que cet album était plus l’exception que la règle. Notez que ça ne m’a pas empêché de ramasser leur petit dernier, Hushed and Grim, que l’on m’avait promis plus prog.

Groupe américain actif depuis la fin du XXe siècle, Mastodon propose une musique qui mélange hard-rock, post-metal, stoner et psychédélique. Ah, oui: et un peu de prog, aussi. Le tout affiche une densité pas raisonnable, mais est plutôt homogène.

Et d’ailleurs, puisqu’on parle de densité, Hushed and Grim s’étale sur deux CD, avec pas moins de quinze titres et une durée totale un poil en-dessous de l’heure et demie. La plupart des pistes durent entre cinq et six minutes, à quelques rares exceptions près. Une seule dépasse les huit minutes.

C’est beaucoup et c’est peut-être le défaut de cet album. Hushed and Grim est plutôt bon, voire très bon par moment, mais on dirait que le groupe est un peu parti en roue libre sans trop savoir s’arrêter. Ce qui, en y repensant, est une assez bonne définition du prog.

Comme mentionné, la musique de Mastodon se situe sur les marches floues et brumeuse entre metal progressif, post-metal, rock psychédélique et stoner. Comme ce sont des genres plutôt contigus, ça évite d’avoir trop le côté « montagnes russes » en passant de l’un à l’autre.

Par contre, l’ensemble semble ne pas savoir trop sur quel pied danser entre le côté planant et le côté « gros metal full patate ». C’est probablement plus gênant pour quelqu’un qui, comme moi, a des attentes (pas forcément raisonnables).

Pour dire les choses autrement, le Mastodon des années 2020 semble nettement plus apaisé que son alter-ego d’il y a dix ans. J’en veux pour preuve des pistes comme « Beast », carrément bluesy, « Skeleton of Splendor », « Had It All » ou « Eyes of Serpents ».

Il reste encore quelques brûlots, comme « Pain with an Anchor », « The Crux » « Pushing the Tides » ou « Savage Lands », mais ce n’est plus vraiment la majorité de l’album. Cela dit, certaines des pistes plus prog/psyché valent vraiment la peine, « Sickle and Peace » ou « Dagger » par exemple.

Sur la foi de ce Hushed and Grim, je conclus que Mastodon a échangé une grande partie de son mordant d’antan contre plus de subtilité. Ce n’est pas forcément un mauvais choix, mais il vaut mieux le savoir avant, sinon on risque la déception.

Personnellement, j’aurais aimé que le groupe continue à mitiger les deux. En l’état, Hushed and Grim est un bon album, probablement trop long, mais avec quelques passages excellents, mais ce n’est pas l’album de Mastodon que j’attendais. Et je doute d’ailleurs qu’il vienne un jour.

Bonus: la vidéo de « Teardrinker ».

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12 réflexions au sujet de “Mastodon: Hushed and Grim”

  1. Je me suis tâté avec cet album, certains crient au génie, d’autre comme toi sont plus mitigés. Du coup je me tâte toujours. Mais à la base je ne suis pas non plus un mastodonte.

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  2. Un album pour lequel j’ai vraiment accroché de mon côté. Et si certains points peuvent décevoir, le groupe montrent parfaitement son aptitude à surprendre. Je pense que le prochain album devrait surement réunir le mordant et la subtilité qu’on leur connaît et qui sait avec d’autres surprises. En attendant, ils nous offrent une excellente gestion de l’instrumentalité qui donne un super bon résultat. J’adore !

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