« Mary Shelley contre Frankenstein », de Cat Merry Lishi

En ce début de XIXe siècle, Mary Shelley poursuit son tour d’Europe aux côtés de son époux. Enceinte, elle apprend que sa cousine Claire a été enlevée par un mystérieux individu. Je vous laisse deviner de qui il s’agit, sachant que le titre de ce roman de Cat Merry Lishi s’intitule Mary Shelley contre Frankenstein.

Autre titre de la collection La Ligue des Écrivaines Extraordinaires, dont je vous avais parlé précédemment, celui-ci met en scène l’une des plus célèbres autrices de fantastique – certains dirons que c’est même la fondatrice du genre, ce qui est discutable mais passons – face à sa créature.

L’idée centrale est que Mary Shelley n’a pas tant inventé les aventures de Victor Frankenstein et de son monstre, mais s’est inspirée d’une histoire lacunaire, retrouvée dans une vieille gazette lors de son séjour au bord du Lac Léman. Se greffe à cette idée la thématique de la grossesse de Mary, condition compliquée par le fait que ses deux premiers enfants sont morts en bas âge.

Ce court roman – moins de cent pages, autant dire une novella – se distingue principalement par son atmosphère et son héroïne. Femme, mère, écrivaine, poète, esprit libre dans une époque qui semble être l’ombre des Lumières, elle détonne.

D’autant que l’histoire se déroule dans une ville un peu provinciale d’Italie du nord, lieu où elle est une étrangère. Et d’ailleurs, ces paysages italiens, entre ville, campagne, nature sauvage et ruines antiques, sont aussi un personnages à part entière de Mary Shelley contre Frankenstein.

L’écriture, qui semble également inspirée par les textes romantiques, est aussi très réussie. Par contre, je suis un peu plus circonspect sur l’intrigue. Là encore, je pense que Cat Merry Lishi a voulu s’inspirer au plus près des textes de l’époque, mais ça donne à mon avis quelque chose d’un peu bancal.

Cela dit, malgré ce côté pastiche, Mary Shelley contre Frankenstein est une histoire agréable à lire, plutôt dépaysante et réussie.

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