L’UDC et la politique-fiction

Ceux qui me lisent régulièrement savent qu’entre deux critiques de disque improbable ou râlaison de ludosaure rôliste, il m’arrive fréquemment de m’épancher sur la politique suisse et surtout sur un de ses représentants les moins fréquentables, j’ai nommé l’UDC.

Je n’aime pas ce parti; pour être très précis, je n’aime pas le contenu de ses idées ni les moyens par lesquels il les communique. C’est une répulsion limite viscérale. Ce n’est que très récemment que j’ai lu un texte sur Facebook, “Politique-fiction” signé par Stéphanie Pahud, qui synthétise ce que j’avais conclu moi-même sur la base de certains autres écrits:

L’UDC ne fait pas de la politique. L’UDC ne fait pas que de la communication non plus.  L’UDC invente un monde.

À mon avis, tout est là: les succès de l’UDC, ce n’est pas – comme le prétendent certains de ses élus – la victoire des “vraies gens” sur une pseudo-élite politicienne (vieille rengaine des extrêmes, de droite ou de gauche), mais le triomphe du storytelling en politique.

Après, on viendra dauber sur les rôlistes qui vivent dans leur monde à eux…

(Image par IllaZilla via Wikimedia Commons, sous licence Creative Commons, partage dans les mêmes conditions.)

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7 réflexions au sujet de “L’UDC et la politique-fiction”

  1. Ca a été aussi la cause du succès des neocons amerloques. Y’avait une déclaration de Rumsfield, je pense, qui disait en gros : “pendant que les gens en face essaient de comprendre le monde, nous, on l’invente au fur et à mesure.” Je vais essayer de mettre la main sur la quote d’origine.

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  2. Je mettrai d’ailleurs le MCG a peu près dans le même panier. Leur méthode est moins d’inventer un monde que d’inventer une personne, Eric Stauffer, véritable superman, qui pourrait résoudre tous les problèmes de Genève à mains nues, si seulement on voulait bien lui laisser les rênes du pouvoir.

    Ce genre de vision politique ne m’a jamais plu. Depuis que j’ai lu “La part de l’autre” d’Eric-Emmanuel Schmitt, ça m’inquiète réellement, en plus. Certes, Stauffer n’est pas Hitler, mais les méthodes populistes sont les mêmes et se retrouvent dans tous les partis nombrilo-patriotico-rétrogrades. Là où il y a du populisme, les chemises brunes suivent. Voir les milices autorisées en Italie (avec uniformes mussoliniens à la clé) ou le projet de suppléants civils de police prévu par la LOPPSI2 en France.

    Politiquement, on ne vit pas une période très heureuse.

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  3. Ce qui est paradoxale (et ça se révèle dans le livre de Salmon), c’est que la gauche, qui a quand même un réel plan de société, est LE mouvement politique qui est déconnecté de la logique du Storytelling politique, dans la réalité – ce qui les dessert malheureusement au final.

    A l’inverse, la droite, qui repose sur des concepts oniriques tels que “le pouvoir d’achat” (ça fait rêver, n’est-ce pas), a tout intérêt à abuser du système… :/

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