Liberapay, dons open-source

Tiens, un outil de financement que j’ai quelque peu oublié de mentionner dernièrement – jusqu’à mon dernier bilan Flattr – c’est Liberapay. Il s’agit d’une initiative à but non lucratif, fondée en France il y a six mois, qui propose un système de dons récurrents, sans contrepartie.

À l’origine, Liberapay était une variante de Gratipay (anciennement Gittip), qui était originellement conçue pour les projets informatiques open-source sur Git (comme son nom l’indique). Il a évolué pour devenir un système basé sur les dons récurrents, sur une base hebdomadaire.

Un des points intéressants, c’est que Liberapay a une approche open-source très présente: le code, la documentation et les traductions sont accessibles librement (j’ai d’ailleurs participé à la traduction française) et les transactions sont publiques.

La mécanique est simple: allez sur le site, créez un compte et vous pouvez déjà recevoir des dons; ajoutez-y de l’argent, par carte bancaire ou en y liant un compte, et vous pouvez en donner. Les dons reçus sont gardés en “quarantaine” pendant un mois, pour lutter contre la fraude, mais sinon c’est tout.

Liberapay a aussi créé un système d’équipes et de communautés. Les communautés permettent à des utilisateurs de se retrouver entre eux; pour le moment, c’est juste un gadget social, qui n’a pas grand intérêt. Les équipes fonctionnent de façon différente: ce sont également des groupes d’utilisateurs, mais travaillant sur le même projet. Au lieu donc de donner à un utilisateur, on peut donner à une équipe et les dons sont partagés entre les membres de l’équipe.

Un peu comme le Flattr-des-temps-anciens, Liberapay propose également un système de promesse de dons, qui permet de donner (virtuellement) à un utilisateur qui n’est pas encore sur Liberapay. C’est assez malin, encore faut-il que les utilisateurs en question daignent venir recevoir leurs gains.

L’un dans l’autre, Liberapay m’apparaît comme un projet très sympa, peut-être un des plus convaincants des “Flattr-like”. Il a tout de même quelques soucis. Le premier, c’est qu’il est très jeune, lancé début 2016; en soi, ce n’est pas un mal, mais ça signifie qu’on est pas encore beaucoup dessus (environ 600 personnes).

Le second problème est potentiellement plus gênant, car inhérent à la structure même du service. D’après Snowdrift.coop, son côté “dons sans contrepartie” pourrait lui valoir des soucis en justice, genre “blanchiment d’argent” et autres – le même genre de problème qui a valu des ennuis majeurs à Gratipay. Liberapay a mis en place des limites – pas plus de €100 de dons par semaine, en plus de la “quarantaine” pour le transfert des fonds – mais il n’est pas certain que ça suffise.

Ce souci mis à part, Liberapay est une plateforme très intéressante pour les dons sur divers projets. Le côté open-source est clairement un plus.

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2 réflexions au sujet de “Liberapay, dons open-source”

  1. Salut et merci pour ce billet. 🙂 Je suis le créateur de Liberapay, je connais donc bien sa situation légale et je peux rassurer tout le monde : nous sommes en conformité avec les réglementations financières européennes. Notre opérateur de paiement a une licence d’émetteur de monnaie électronique, nous respectons les règles de lutte contre le blanchiment d’argent et le terrorisme, etc ; il n’y a donc pas de risque de se retrouver dans la même situation que celle de Gratipay l’année dernière.

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    • Hello, bienvenue et merci pour cette réponse!

      Je me disais bien qu’un tel projet n’allait pas se lancer en mode YOLO et qu’il devait y avoir des garanties raisonnablement solides, mais l’article cité m’avait quand même un peu surpris. Après, je suppose qu’il a été écrit avant la finalisation du projet.

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