Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan

Ces temps-ci, quand je pense « film français à gros budget », j’ai tendance à me recroqueviller intérieurement à l’idée d’une énième « comédie » – avec Christian Clavier-pas-en-option. Du coup, Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan est une plutôt bonne surprise.

Premier d’un diptyque annoncé (le second aura pour titre Milady), Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan propose certes une énième relecture de l’œuvre d’Alexandre Dumas, mais « modernisé » et avec des moyens dignes d’une superproduction hollywoodienne.

On y suit donc Charles d’Artagnan, jeune Gascon monté à Paris pour y devenir mousquetaire du roi, comme son père. En même pas dix minutes, il se retrouve avec trois duels sur le dos, mais s’il y survit, ce n’est pas le plus gros problème qui l’attend.

Comme quasiment toutes les adaptations du roman d’Alexandre Dumas, celle-ci prend des libertés avec l’œuvre originale. Mais comme Dumas lui-même a pris énormément de libertés avec le matériau source (et s’en vantait), ce n’est pas très grave.

Ici, se rajoute une conspiration majeure qui va bien au-delà de la compromission de la reine de « l’affaire des ferrets ». Ça monte un peu la barre des enjeux, ce qui n’est pas vraiment nécessaire, mais pas plus mal non plus.

Dans l’ensemble, cette première partie est plutôt cohérente; il y a quelques éléments qui ne passent pas le crash-test rôliste (la confrontation sur la falaise, par exemple), mais là encore, rien de majeur.

Côté acteur, il y a somme toute assez peu de têtes connues (connues de moi, en tout cas), mis à part Vincent Cassel, dans le rôle d’Athos, et Eva Green, qui incarne une Milady vénéneuse à souhait. Là encore, ce n’est pas un mal: on n’a personne qui cabotine plus que nécessaire.

Ça joue plutôt bien, mais j’ai de nouveau été agacé par le phrasé parfois très théâtral de certains acteurs. C’est un peu le « mal français » dans les fictions, surtout historiques, même si ici ça n’arrive pas aux niveaux stratosphériquement agaçants d’un Nicolas Le Floch, par exemple.

Je poserai aussi comme point plutôt négatif des combats souvent à la limite de la lisibilité – et pas toujours du bon côté de cette limite. Le style « caméra sur l’épaule », ça m’avait déjà gavé à l’époque de Die Hard 3.

Mais bon, l’un dans l’autre, Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan fait le boulot. Il y a de l’action, des personnages bien campés, des décors et des costumes qui en jettent (bon, avec une colorimétrie peut-être un peu terne). C’est largement suffisant pour me donner envie d’aller voir la seconde partie quand elle sortira.

Bonus: la bande-annonce

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11 réflexions au sujet de “Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan”

  1. “le phrasé parfois très théâtral de certains acteurs. C’est un peu le « mal français » dans les fictions”

    Je crois que c’est la raison principale (en plus d’être à 10,000 km de la France) pour laquelle je n’arrive pas à regarder de fictions françaises. Pourquoi les scénaristes sont-ils incapables d’écrire des dialogues fluides et naturels ?

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    • À mon avis, le problème n’est pas dans les dialogues, mais dans la façon dont beaucoup d’acteurs français ont appris à jouer.

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  2. Concernant le crash test rôliste du scénario : je rappelle que le scénario de base des 3 Mousquetaires est un scénario de jdr (4 péjis vont chercher un McGuffin pour une figure d’autorité.)

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  3. J’ai aussi prévu d’aller voir la seconde partie en fin d’année.
    C’est vrai que ceux qui connaissent par coeur le roman de Dumas découvrent des péripéties qu’ils ne trouveront jamais dans le bouquin… mais au moins, on a échappé à “D’Artagnan contre les zombies”!
    J’aimerais bien voir une adaptation qui soit une “mise à l’écran” fidèle, pour ma part.
    (s) ta d loi du cine, “squatter” chez dasola

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    • Bienvenue sur ce blog!

      Pour ma part, je ne suis pas toujours partisan des adaptations “fidèles”, ne serait-ce que parce qu’on n’est ni à la même époque, ni dans le même média.

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