Les Enfants de Dagon: De Profundis

C’est toujours gratifiant d’être contacté par un groupe qui aimerait bien vous présenter sa musique. Ça devient un peu tendu quand le groupe monte un concept-album basé sur l’œuvre d’un auteur que je n’aime pas. Dans le cas présent, ce sont Les Enfants de Dagon, des Français qui se lancent avec un premier album, De Profundis.

Les Enfants de Dagon, c’est une formation particulière de sept musiciens, née en 2019, qui propose un metal avant-gardiste, aux frontières entre le death, le black et le symphonique, avec chant féminin lyrique, growl masculin et narrations.

De Profundis compte dix pistes pour une durée totale de quarante-neuf minutes. La plupart des compositions ont une durée assez classique, mais on compte un titre de sept minutes et un quasi-epic final de neuf minutes et demie.

Alors, oui, je suis rôliste et metaleux, mais je n’aime pas Lovecraft. J’ai lu quelques-uns de ses textes et j’ai trouvé ça très moyen – même si je trouve absolument fascinant tout « l’écosystème » littéraire qui s’est créé autour de son œuvre.

Mais pour en revenir à ces Enfants de Dagon, même si je suis un peu entré dans cet album à reculons, j’ai été assez rapidement happé par son ambiance. Déjà, musicalement, ce n’est pas banal: un mélange de death-metal et de chant lyrique, rehaussé de narrations.

L’introduction, « The Shadow over Innsmouth » est particulièrement marquante. Le chant lyrique de Céline Chassy répond aux growls de Laurent Francheteau de façon assez impressionnante; le contrepoint est plutôt bluffant et se retrouve tout au long de De Profundis.

Le principal souci que j’ai avec cet album, à vrai dire, c’est un chant en anglais pas vraiment maîtrisé. Et quand je dis « pas maîtrisé », j’entends par là avec ze terribeule frènche accente qui fait mal aux oreilles (« Between the Fog and the Sea »).

Vous me direz que c’est un détail, mais en fait non: ça me fait carrément sortir de l’ambiance. Ce qui est d’autant plus dommage que la narration en français de « A Silent Pier » est particulièrement remarquable, elle.

Mis à part cette faute de goût, Les Enfants de Dagon signent avec De Profundis un album plutôt maîtrisé et original. Par contre, c’est certain qu’il parlera plus aux amateurs de metal extrême. L’album est disponible sur Bandcamp.

À noter que De Profundis est certes basé sur la nouvelle Dagon, de H.P. Lovecraft, mais aussi sur un roman qu’ils ont écrit et qui est disponible sur leur site.

Bonus: la vidéo de « Haunted Relic »

Post-scriptum:

Ils m’emmènent au fond du lagon
Les Enfants de Dagon

(Parce qu’il n’y a pas de raisons que je sois le seul à avoir cette bêtise dans la tête.)

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3 réflexions au sujet de “Les Enfants de Dagon: De Profundis”

      • C’est assez particulier, je suis d’accord. J’ai bien aimé le côté lyrique alors que la voix grave moins, mais la sonorité est sympa. C’est pas forcément mon genre de métal, mais ils ont eu au moins le mérite de créer quelques choses. Après est-ce que ça m’inspire pour du Cthulhu… pas sur mdr 😀

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