« Les Aventures occultes de Lady Bradsley », d’Olivier Saraja

Ça fait un petit moment que je suis Olivier Saraja sur les réseaux sociaux et que je me promettais de lire un de ses bouquins. J’ai finalement saisi l’occasion d’une offre spéciale pour acquérir, entre autres, Les Aventures occultes de Lady Bradsley, sous-titré 1904-1916.

La protagoniste éponyme, Jennifer Bradsley, est une jeune veuve, qui s’est découvert un don certain pour le spiritisme. J’entends par là qu’elle voit les âmes des défunts et, plus généralement, elle peut percevoir tout l’entremonde surnaturel qui se superpose à l’activité des vivants.

Ce talent, qui ne va pas sans menus inconvénients, lui permet aussi de résoudre des affaires extraordinaires qui laissent la police impuissante. Parfois avec l’aide de son défunt mari.

Ce recueil propose, sous une forme feuilletonesque, de découvrir cinq affaires qui vont emmener Lady Bradsley dans des lieux aussi exotiques que Hong Kong, le Népal, Bagdad, le Dahomey (l’actuel Bénin) et les bas-fonds du port de Londres.

Ces Aventures occultes de Lady Bradsley sont assez clairement écrites dans un style qui pastiche les romans d’aventure du début du XXe siècle. On y retrouve pas mal de stéréotypes du genre: les destinations exotiques, les mystères anciens, les assassins mystérieux, les conspirations redoutables, et même l’assistant « exotique » du héros.

Enfin, en l’occurrence, de l’héroïne. Lady Bradsley est une jeune femme indépendante, récompensée en son temps par la Reine Victoria elle-même. Elle sait où est son devoir et n’hésite pas, par exemple, à se lancer dans une expédition dans le royaume interdit du Népal pour y retrouver son frère.

Mais c’est aussi une veuve, qui a perdu l’homme qu’elle aimait et qui, d’une certaine manière, l’a retrouvé par-delà la mort. Ce qui n’est pas sans poser pas mal de problèmes qui iront croissant tout au long des cinq histoires. C’est un peu le fil rouge des aventures en question et c’est plutôt malin.

Globalement, j’ai bien aimé cette série d’histoires. Les enquêtes sont bien trouvées et les interactions de Lady Bradsley avec le monde occulte sont rendues avec finesse. C’est sa force, mais c’est aussi sa faiblesse, qui plus d’une fois menace sa santé mentale aussi bien que physique.

Le défaut de certaines de ces histoires, c’est peut-être ce vieux fond colonial qui a tendance, involontairement, à générer des soupçons de racisme. Olivier Saraja parvient à éviter cet écueil, mais la description des sociétés coloniales (notamment l’épisode au Dahomey) peut faire grincer des dents.

C’est donc une série très sympathique, à recommander à ceux que la période « tournant du XXe siècle » intéresse, surtout avec un élément fantastique très présent. C’est parfois bien pulp, mais sans rentrer dans les excès du genre.

Vous pouvez trouver Les Aventures occultes de Lady Bradsley, en numérique et en analogique, aux Éditions du 38.

Plus d’avis sur La Bibli’ de Leona, Les passions d’Aely, et probablement d’autres.

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