Les Artilleuses, tome 3: Le Secret de l’Elfe

Pour Les Artilleuses, on ne peut pas dire que le précédent tome se soit terminé de façon optimale: Lady Remington a été capturée par les Services secrets prussiens. La simple affaire de vol de bijou, pour laquelle elles avaient été engagées, s’est transformée en imbroglio international avec des ramifications à Ambremer, le royaume féerique de la reine Méliane.

Pour rappel: Les Artilleuses est une bande dessinée qui se déroule dans l’univers magico-steampunk du Paris des Merveilles, créé par Pierre Pevel (qui signe ici le scénario) et dont j’ai souvent dit ici le plus grand bien. Dans cet univers, les créatures féériques se sont révélées à l’humanité à l’ère napoléonienne et, un siècle plus tard, les deux peuples coexistent, la Tour Eiffel est en bois blanc et le métro relie Paris et Ambremer.

Les héroïnes éponymes sont un trio de cambrioleuses qui, comme leur nom l’indique, ont une certaine tendance à faire parler la cordite. Tous les rôlistes qui lisent ces lignes doivent avoir des réminiscences (traumatiques) de ce genre de groupe de PJ qui doivent résoudre une enquête délicate et diplomatique. Ça se déroule à peu près aussi bien que vous pouvez l’imaginer.

Entre l’évasion d’une forteresse prussienne et l’attaque d’un train blindé, les Artilleuses ont tout le loisir de faire parler l’étendue de leurs calibres. Je veux dire, de leurs talents.

D’une certaine manière, c’est ce qu’on attend d’une telle aventure, surtout quand il s’agit de la conclusion d’une trilogie: des trucs explosent, les méchants meurent, les gentils bambochent. Soit.

Ceci posé, il y a pas mal de trucs qui me chagrinent un petit peu dans ce troisième tome. De façon générale, je l’ai trouvé très décousu: il y a beaucoup d’événements, beaucoup de changements de scènes, parfois qui sautent du coq à l’âne. Il y a aussi une sorte de « ventre mou » au milieu de l’histoire. Pour dire les choses autrement: je lui trouve un problème de rythme.

Il y a aussi l’apparition d’un élément important dans l’histoire. Je ne sais pas pour vous, mais faire apparaître un élément important dans le derniers tiers d’une histoire sans un minimum de préfiguration (foreshadowing en anglais), ça me gêne un peu.

Un autre élément qui m’a un peu ennuyé, c’est la présence de « fan service ». À savoir pas mal de poitrines généreuses ou de jambes dénudées. En général, ça ne me dérange pas tant, mais ici, j’ai eu une impression de gratuité. Il y a peut-être aussi le fait que le trait d’Étienne Willem me rappelle celui de Crisse, grand spécialiste du genre.

Tout ceci fait qu’à mon avis, Le Secret de l’Elfe est le moins bon des trois tomes des Artilleuses. Le moins bon, donc; pas « le plus mauvais », parce que dans l’ensemble, il ne gâche pas cette excellente série.

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