Le Voyage de Noz: Il semblerait que l’amour fut

« Un étrange virus commence à se propager dans plusieurs endroits du globe ». Ainsi commence le nouvel album du Voyage de Noz, intitulé Il semblerait que l’amour fut. Un concept-album qui imagine un monde où une pandémie fait disparaître l’amour. Peut-être.

Le Voyage de Noz, c’est un groupe de rock français; c’est peut-être même le plus ancien groupe de rock français indépendant encore en activité, avec pas loin de trente-cinq ans de musique dans les pattes. Musicalement, il se situe entre rock, prog et new wave, avec un chant en français et une attention particulière portées aux textes, souvent emprunts de surréalisme.

Il semblerait que l’amour fut est le neuvième album studio du groupe et c’est un double album, avec pas moins de dix-huit pistes et une durée de près d’une heure et demie. Les morceaux sont plutôt courts, avec seuls trois d’entre eux qui dépassent les six minutes.

Somme toute, Il semblerait que l’amour fut est un album plutôt bon. Le groupe maîtrise son art, que ce soit au niveau des mélodies mélancoliques ou des textes poétise-fantastiques. Je préfère le dire tout de suite, parce que c’est par contre un de ces albums où j’ai tendance à trouver surtout des choses négatives à dire.

Déjà, il y a le format. Le Voyage de Noz nous a déjà prouvé par le passé qu’ils n’avait pas peur de faire de concepts-albums (à peu près tous) ni de faire des double albums (Bonne-espérance, par exemple). Par contre, après plusieurs écoutes de celui-ci, j’arrive à la conclusion qu’il est sans doute trop long.

C’est un sentiment assez subtil, parce qu’il n’a aucun morceau qui fasse vraiment « de trop ». Mais il y a pas mal de passages qui donnent l’impression que l’album tourne un peu en rond, une sorte de « ventre mou ».

L’impression est aussi renforcée par un côté auto-référent des compositions. Sur plusieurs pistes, j’ai entendu des sonorités ou des structures qui m’ont rappelé d’autres titres plus anciens. Là encore, c’est assez subtil, parce que la frontière est floue entre l’identité musicale et la redite.

Enfin, j’aurais quelque peu tendance à ricaner devant cette tendance très « artiste français » de parler surtout de soi et de ses peines de cœur (ou de cul; c’est selon), même à travers une histoire de pandémie. Je suis méchant, mais ça fait cliché.

Tout ça me gâche un peu le plaisir de l’écoute, mais juste un peu. Ce sont principalement des critiques vénielles. Et très subjectives, aussi. Il n’est pas impossible que je fasse mon vieukon indécrottable, tendance « c’était mieux avant ». Et, comme les moulins, c’est pas mal de la gesticulation.

Reste qu’avec Il semblerait que l’amour fut, Le Voyage de Noz continue son… petit bonhomme de chemin. Stéphane Pétrier tient toujours la plume et le crachoir avec talent, même s’il laisse parfois la place à d’autres membres du groupe.

Par contre, c’est sûr qu’on est plus proche d’une certaine tradition du rock français, notamment d’un groupe dont le nom évoque un moyen de communication aujourd’hui presque obsolète, que du rock progressif – ne parlons même pas du metal.

Mais bon, moi j’aime bien. Le Voyage de Noz est un groupe qui aura toujours une place spéciale dans mon cœur. Et le seul fait de les retrouver de temps en temps fait déjà beaucoup pour mon bonheur.

Bonus: la vidéo de « Christine »

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