« Le Non de la Rose », de Sébastien Capelle

En cet été de l’an de grâce 1452, le roi se meurt. Ce roi, c’est Henri II de France, aussi connu sous le nom de Henri V d’Angleterre. En effet, Le Non de la Rose, de Sébastien Capelle, se déroule dans une uchronie où la Guerre de Cent Ans s’est terminée par une victoire anglaise. Et n’a pas duré cent ans, mais c’est un détail.

J’avais déjà eu l’occasion de lire plusieurs ouvrages de Sébastien Capelle et il m’a gentiment envoyé une copie numérique de celui-ci, qui est en financement participatif. Comme souvent ces temps, j’ai mis du temps à le lire, principalement parce que sans trajets en transports en commun, j’ai du mal à me pousser à lire en numérique.

Avec cette histoire, l’auteur a voulu rendre un hommage à Game of Thrones et, à travers lui, aux Rois Maudits, de Maurice Druon. En effet, l’histoire se déroule autour de la mort du roi et des grenouillages qui vont avec ce genre d’événement.

Surtout que la succession royale est particulièrement compliquée: France, Angleterre, Bourgogne, plus le Saint-Empire en embuscade, les nobles locaux qui conspirent, sans compter les bâtards et les questions autour de la Loi Salique – appliquée en France, mais pas en Angleterre.

En plus, ils s’appellent tous Charles. Ok, presque tous.

Je ne vous cacherai pas que, n’étant pas un expert en histoire médiévale française – surtout la partie des rois divers et (a)variés – je me suis retrouvé un peu perdu. En bon Suisse, j’ai ricané à la mention de Charles le Téméraire. En bon geek, j’ai ricané à la mention des chevaliers du Graal.

Mais ça ne m’a pas empêché d’apprécier ce texte, qui dépeint alliances, contre-alliances, conspirations et trahisons qui, en quelques jours, va mettre la noblesse de trois nations à feu et à sang. Littéralement. L’intrigue est rythmée, l’ambiance tendue; c’est bien réalisé.

J’aurais deux critiques: d’une part, le parler des personnages est parfois parsemé d’anachronismes. Je veux dire, un chevalier qui dit « OK », soit c’est une erreur, soit c’est un clin d’œil aux Visiteurs; dans les deux cas, ce n’est pas très bienvenu. Ça reste heureusement rare.

D’autre part, je ne suis pas convaincu de la nécessité de la partie fantastique. Là encore, elle est très légère – par rapport à l’ensemble – mais elle arrive un peu de nulle part, elle est franchement cliché et, surtout, elle n’apporte rien à la trame.

Par contre, j’ai bien aimé la mise en abîme finale, sous la forme de l’interview d’un auteur qui parle de son roman uchronique autour de… Jeanne d’Arc. Je n’en dis pas plus, mais ça remet en contexte l’ensemble de façon plutôt élégante. La manœuvre est assez classique dans l’uchronie, et pas toujours réussie, mais ici ça fonctionne.

Du coup, je peux vous recommander la lecture de Le Non de la Rose si vous êtes amateurs d’uchronie moyenâgeuse et d’histoire de France. L’ouvrage est d’ailleurs toujours en précommande sur Ulule et je vous incite volontiers à y contribuer.

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