Lasser, tome 5: Trahisons en terres celtes

Lasser, le détective des dieux, a des principes. Du coup, quand un ami lui demande de l’accompagner dans sa Gaule natale, il accepte. Même s’il s’est exilé pour de très bonnes raisons. Et c’est parti pour une cinquième aventure, intitulée Trahisons en terres celtes et toujours signée du duo Sylvie Miller / Philippe Ward.

Lasser, c’est du détective pulp dans les années 1930, sauf que ce ne sont pas les années 1930, vu que le monothéisme ne s’est jamais implanté sérieusement et que les dieux antiques ont une existence bien réelle. Suffisamment, par exemple, pour que Taranis ait transformé le père de Lasser en corbeau, au exemple. Du coup, son titre de « détective des dieux » n’est pas une figure de style. Même s’il les déteste.

Dans cet épisode, Lasser va se retrouver, bien contre son gré, à renouer avec son passé et sa famille. Il se découvrira un oncle druide, des origines bien moins banales qu’il ne l’aurait cru et quelques surprises de la même eau. Tout ceci en pourchassant un druide noir bien décidé à déclencher la fin du monde, le long hiver qui annihilera toute vie sur la planète.

On reste dans un format assez classique de l’aventure pulp: Lasser enquête, tombe sur de vieilles connaissances qui veulent lui faire la peau – généralement pas des gens calmes, c’est plutôt des mafieux et/ou des dieux qui lui en veulent – découvrent des trucs qui auraient dû rester cachés, se retrouve dans la merde et s’en sort par les poils.

Ce qui est intéressant, c’est que j’ai l’impression que ce volume, plus que les autres, met en avant l’honnêteté et la droiture de Lasser. Sous ses dehors d’alcoolique cynique et asocial, c’est quelqu’un de fondamentalement bon. Si, rétrospectivement, c’était évident aussi dans les autres aventures du détective, je n’ai pas souvenir que c’était mis en avant aussi clairement ici. Peut-être parce que c’est aussi une des rares aventures où il est presque affranchi de la tutelle de ses clients divins?

J’ai toujours un peu de peine avec le côté franchement YOLO du contexte – qui tient plus du prétexte. Prenez les années 30, virez le monothéisme (et les fascistes), rajoutez-y les dieux des panthéons pré-chrétiens, quelques légendes et oubliez la vraisemblance. J’ai mon rôliste et mon historien intérieurs en PLS.

Mais l’un dans l’autre, ce n’est pas très important. On embarque pour l’aventure, c’est un peu comme Disneyland on frissonne, on rigole, on a envie de goûter le whisky picte et, quand arrive le happy end final (oui, parce qu’il y a un happy end; c’est du pulp, pas du noir), on est tout content.

Ce cinquième marque en effet, sinon la fin des aventures de Jean-Philippe Lasser, au moins la fin d’un cycle de celles-ci. Et celui-ci se conclut de façon plutôt satisfaisante. Cette conclusion permet également aux auteurs de revenir sur la série et de dévoiler un certain nombre des caméos d’un certain nombre d’auteurs. J’en avais reconnu quelques-uns, mais de loin pas tous.

Il y a encore pas mal de points qui restent obscurs et à découvrir, mais en l’état, Trahisons en terres celtes conclut agréablement la série et fait de Lasser un quintette de romans sympathiques. Il ne faut pas trop s’attarder sur le décor, mais c’est de l’aventure à grand spectacle.

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