La Terre Vagabonde

Mon épouse m’avait déjà offert Terre errante, la novella de Liu Cixin, elle a récemment récidivé avec La Terre Vagabonde, son adaptation en bande dessinée, signée de Christophe Bec et Stefano Raffaele.

Mon épouse est quelqu’un de merveilleux, mais vous vous en doutez déjà, vu qu’elle m’a épousé.

L’histoire est globalement la même que dans le texte de Liu Cixin: des scientifiques détectent une anomalie dans notre soleil, qui devrait mener à sa transformation en géante rouge quatre siècles plus tard. Ce qui signifie la vaporisation de sa proche banlieue, Terre comprise.

Ils lancent alors un projet fou: monter des réacteurs immenses sur les plaques tectoniques nord-américaine et asiatique et propulser la planète vers le système stellaire le plus proche – Alpha du Centaure. Un petit voyage de quelques quarante mille milliards de kilomètres et deux millénaires et demie.

L’histoire est racontée par un témoin – et acteur – de la période charnière, celle à laquelle la Terre quitte son orbite pour commencer un voyage vertigineux au travers du système solaire. On sait de lui qu’il est chinois, mais même son nom n’est pas mentionné.

La planète va utiliser, en plus de ses propulseurs, la technique de la « fronde gravitationnelle », frôlant les autres planètes pour se servir de leur gravité pour s’accélérer.

Autant dire que le processus a des effets catastrophiques, même à l’échelle de la planète: vagues géantes, océans qui gèlent, éruptions volcaniques, chutes de météores, pluies bouillantes, etc. Mais, pendant ce temps, la vie continue pour l’humanité, qui vit dans d’immenses cités souterraines.

La Terre Vagabonde suit de très près l’histoire originale – sauf sur la fin, que je ne divulguerai pas. Christophe Bec signe donc une adaptation très fidèle – peut-être trop, mais au vu de la structure et du ton de la novella, je ne vois pas trop comment il pourrait en être autrement.

Stefano Raffaele, dessinateur italien qui a déjà travaillé pour les fumets, les comics et la BD française (notamment sur la série Prométhée, également scénarisée par Christophe Bec), pose un dessin classique et réaliste, avec une science-fiction qui oscille entre le plausible et le merveilleux.

Le tome, premier d’une collection intitulée « Les Futurs de Liu Cixin », est agrémenté de quelques scènes panoramiques dépliables plutôt impressionnantes, ainsi que d’une courte préface de l’auteur chinois.

Personnellement, j’ai du mal à voir un grand intérêt à cette bande dessinée. C’est bien fait, rien à redire là-dessus, mais très classique. Et il y a un truc qui me dérange.

J’ai déjà lu la novella et j’ai mes réserves dessus. Mais je trouve que non seulement cette adaptation n’y apporte pas grand-chose de plus, mais aussi qu’elle renforce, par son seul changement, le côté « soft power chinois » qui m’avait gêné.

Si vous n’avez pas lu Terre errante, La Terre Vagabonde est peut-être plus facile d’accès. Mais je vous conseille plutôt la version texte. En plus, j’en préfère le titre.

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