Jour J, tomes 37, 39 et 41: Lune rouge

Dans cette Europe de la fin du XXe siècle (1984, pour être précis), la Révolution communiste ne s’est pas arrêtée à la seule Russie. Toute l’Europe est réunie sous la bannière rouge et ses dissidents envoyés au goulag… sur la Lune, la Lune Rouge.

Tel est le titre de cette trilogie parue dans la collection uchronique Jour J, toujours scénarisée par Jean-Pierre Péceau et Fred Duval (ainsi que Fred Blanchard). Cette fois-ci, c’est Jean-Michel Ponzio qui met en image, dans un style photoréaliste l’histoire d’une révolution qui prend naissance sur la Lune.

Car la Lune a une importance stratégique pour l’Union soviétique: elle fournit les réserves d’hélium qui alimentent en énergie le pays. Et l’histoire va suivre trois nouveaux prisonniers – ou zeks – Félix, le contrebandier, Miki, le mafieux, et Babette, la journaliste.

Assez rapidement, on découvre un système concentrationnaire où les gardiens ont délégué aux organisations criminelles, les vors, la surveillance des zeks, prisonniers politiques. Et on découvre également que personne ne joue réellement franc-jeu dans cet histoire.

Dans l’absolu, Lune Rouge est une histoire intéressante. D’une part, parce que l’idée de transposer le goulag sur la Lune avec un niveau technologique très proche du nôtre est plutôt originale. D’autre part, parce que ce monde uchronique est pas mal construit, avec quelques petites touches amusantes comme la survivance des Beatles.

Elle souffre tout de même de quelques défauts. J’ai d’abord l’impression que l’intrigue sur la Lune aurait pu être plus condensée et aurait pu avoir plus de rebondissements en dehors.

Ensuite, je n’ai pas cessé, tout au long de ma lecture, à songer à Révolte sur la Lune (The Moon is a Harsh Mistress) de Robert Heinlein. Ce qui, malgré des similitudes, n’est pas entièrement rationnel, mais ça me gêne quand même.

Enfin, le dessin est, en général, plutôt statique et avec des personnages qui tendent à se ressembler. Les visages sont souvent très lisses et, avec les éclairages très dénaturés, on a parfois du mal à comprendre qui est qui.

Lune Rouge est donc une histoire que j’ai trouvé plutôt moyenne. Dans la partie haute de la moyenne, mais pas exceptionnelle non plus. Elle renouvelle quelque peu la formule de la série, avec sa forme longue en trois parties, mais ne m’a pas entièrement convaincue pour autant.

Mais bon, vous le savez depuis le temps: en uchronie, je suis un chieur.

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4 réflexions au sujet de “Jour J, tomes 37, 39 et 41: Lune rouge”

  1. Au visuel, les couleurs pètent bien, mais le trait est en effet très impersonnel, statique et un peu mort.

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    • Les couleurs pètent bien au soleil, mais dès que l’action se déplace sur la Lune (genre, 90% du temps) c’est très désaturé. Ce qui est logique, cela dit. Mais ça n’aide pas.

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  2. J’ai vraiment un problème avec ce genre de dessin entre la photo digitalisée et le dessin à la palette…Comme tu dis, ça fait statique, froid.

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