Jour J, tome 20: Dragon Rouge

Disons-le d’entrée: Dragon Rouge, vingtième tome de la série uchronique Jour J, ne va pas trop se démarquer des histoires impliquant la France et/ou les USA, puisqu’en guise de point de divergence, on a un bombardement nucléaire américain pour briser le siège de Diên Biên Phu.

L’aspect français s’arrête là, un peu comme une excuse: la Chine communiste n’ayant qu’un sens de l’humour très limité, l’intervention américaine a eu comme effet secondaire une Troisième Guerre mondiale et, aux États-unis, le Péril jaune a remplacé le Péril rouge.

C’est dans ce riant contexte – plus précisément à Los Angeles, qui accueille la Convention républicaine qui doit désigner le prochain candidat à la présidence – qu’un détective privé minable du nom de Lawrence S. Ivory, vétéran de la Guerre de Corée, se retrouve avec une charmante cliente qui lui demande de retrouver son père.

Bien évidemment, comme dans tout polar qui se respecte, les choses sont plus compliquées qu’il n’y paraît – à commencer par le fait que le papa disparu s’appelle Wu et est un des piliers de la communauté asiatique californienne. Avec en prime, la face cachée de l’Amérique, ses syndicats plus ou moins marrons, ses politiciens plus ou moins véreux et ses flics plus ou moins racistes.

Dans l’absolu, j’ai plutôt bien aimé cette nouvelle livraison, même si l’uchronie y apparait plus comme un prétexte que comme une réelle toile de fond. Le côté “polar” colle parfaitement avec l’ambiance de déliquescence, entre émeutes urbaines et magouilles politiques. Après, je ne suis pas vraiment un fan du genre, mais j’ai eu l’impression que, dans l’ensemble, le détective s’en sort plutôt bien. Après, comme il le dit, “Philip Marlowe? C’est qui?”

Côté dessin, Denys assure le travail avec un style classique, limite “ligne claire” dans les aplats de couleur. Le scénario est toujours à mettre au crédit de l’inévitable Jean-Pierre Pécau et son acolyte, Fred Duval. Au final, Dragon Rouge est un très honnête tome de cette série Jour J, avec une uchronie un peu a minima.

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