Inception

Des quatre du gang habituel parti voir Inception, le dernier film de Christopher Nolan, je suis le seul à avoir plutôt bien aimé. C’est un peu Avatar à l’envers. Et, à vrai dire, je les comprends un peu, parce que je n’arrive pas à me départir d’une confuse impression qu’Inception rime avec déception. Je vais essayer de limiter les spoilers au minimum, mais si vous n’avez pas vu le film, c’est peut-être une bonne idée de ne pas continuer au-delà.

Inception est fondamentalement une histoire d’arnaque, où un groupe de mercenaires spécialisés embarquent dans le rêve d’une autre personne, non consentante, dans le but de lui soutirer des informations. Ou, dans le cas présent, de lui implanter une idée. C’est un peu le principe de la mémétique: faire de la culture d’idée comme on fait la culture de souches virales, pour en infecter une personne donnée.

Visuellement, on en a pour son argent, avec des effets spéciaux et des trouvailles visuelles très bien balancées, que ce soit la bagarre dans le couloir à la gravité changeante, le train de marchandise dans les rues de New York ou la ville-rêve qui s’effondre. Auditivement aussi, avec une omniprésence de la musique, avec des thèmes et des codes similaires à ce qui était déjà présent dans The Dark Knight, précédent film de Nolan.

Le problème se trouve au niveau du scénario: si on fait abstraction du côté science-fiction/fantastique et de la dimension onirique, il s’agit d’un bête film d’arnaque pas très enthousiasmant: la bande de zozos monte son mille-feuille onirique et piège son pigeon et c’est un peu tout. Soit, il y a une certaine tension quant à la réussite du plan et de l’objectif secondaire du personnage principal, mais c’est un peu tout. Franchement, c’est un peu “tout ça pour ça?”

J’aurais aimé quelques retournements, de la trahison, et quelques coups de théâtres du même genre. Pour un film aussi copieux au niveau des concepts, je le trouve un peu vide du point de vue de la trame. Ses deux heures et demie auraient pu être mieux remplies. Il y a sans doute une question de rythme, mais personnellement, ça m’a moins gêné que ceux de mes petits camarades; je suppose que c’est plus gênant si on n’entre pas dans le film.

Fondamentalement, je soupçonne surtout que la source principale de ma déception vient du fait qu’Inception est un film dont j’entend parler en long, en large et en travers depuis près de six mois et qui me faisait l’effet d’être une tuerie majeure. Au final, c’est un film agréable, mais sans plus, un peu mi-chair mi-poisson, le cul entre le blockbuster de saison et le film à concept.

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3 réflexions au sujet de “Inception”

  1. c’est du vu et revu ce film… c’est sur, pas pour le grand public… mais je lui préfère nirvana (avec Lambert) ou encore re-cycle des frères Pang..

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    • N’exagérons rien: dans le domaine des blockbusters, ça reste original – surtout si on n’a vu aucun des films que tu cites.

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  2. tu l’as dit, le grand (gros ?) mot : blockbuster… qui ne rime pas, hélas, avec créativité…. mais bon, celui là au moins, il ne l’ont pas tourné avec la dernière trouvaille des cinéastes (dont Raimi est semble t-il spécialiste) : la caméra gerbi-gerba dite aussi orangina…

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