Illumenium: Underdogs

Si vous suivez ce blog, vous savez que j’ai parfois tendance à chroniquer des bizarreries. Ce Underdogs, du groupe Illumenium, entre dans cette catégorie pour des raisons passablement différentes des autres bizarreries, disons… habituelles.

Illumenium est un groupe originaire d’Estonie, né en 2014 des cendres d’une autre formation, DefRage. S’ils se définissent « rock alternatif, metal et grunge », leur musique est un metal qui oscille entre metalcore et indus, avec un chanteur à la voix très grave.

C’est là que les choses deviennent bizarres. En fait, la plupart des morceaux de cet album – et de ceux des deux autres albums que j’ai – sont d’anciens morceaux de DefRage. Et il y en a beaucoup. Genre, vingt par albums.

Et donc, Underdogs compte dix-neuf pistes, plus un bonus caché. Bien caché d’ailleurs, puisqu’il est au milieu d’une septantaine de « pistes » qui consistent en cinq secondes de silence. Autant dire que, pour numériser le bazar, ce n’est pas très pratique.

Les compositions sont courtes – entre trois et cinq minutes – mais comme il y en a plein, ça fait quand même un CD de plus d’une heure dix. Disons-le tout de suite: vingt pistes par album, c’est beaucoup. Sans doute trop.

La musique d’Illumenium n’est pas inintéressante. Autant ne pas s’attendre à du prog-metal: c’est assez simple et direct, mais il y a des idées, de l’énergie et des sonorités qui tiennent la route.

Je dirais qu’Underdogs a deux défauts assez sérieux. Le premier, je l’ai mentionné, c’est l’impression qu’Illumenium vise la quantité plutôt que la qualité. Ensuite, l’album a une production pas terrible qui donne l’impression que le groupe est un projet solo réalisé par un ou deux types dans un garage avec une batterie électronique des années huitante.

Ces défauts se retrouvent sur Jackal et Gehenna, qui sont les deux autres albums du groupe que j’ai. Honnêtement, en prenant ces trois galettes, sorties en 2017, 2018 et 2019, il y aurait de quoi faire un ou deux albums honnêtes de 10-12 pistes chacun. Mais faut faire du tri. Beaucoup.

À tout ceci s’ajoute le fait qu’Illumenium a une réputation assez médiocre. Déjà, le groupe a décidé de couper toute communication pendant la période du COVID, donc c’est assez difficile de trouver quoi que ce soit sur eux.

En grattant un peu, j’ai pu trouver des articles (ici, en allemand) qui parlent de leurs pratiques de vente – à la sauvette, sur des parkings de supermarché – du recyclage intensif de leurs propres compositions et de leur tendance à ravager les hôtels où ils s’arrêtent. Tout ceci donne une image pas très enthousiasmante.

Cela dit, sur la seule foi de leur musique, Illumenium est un groupe qui ne manque pas d’intérêt. Ce n’est pas trop mon style de musique, mais si un jour, quelqu’un vous demande « vous parlez anglais? Vous aimez le rock? » dans votre supermarché préféré, considérez de leur lâcher un billet ou deux.

Je suppose que c’est comme ça qu’Alysia, qui m’a offert les trois albums, en a fait l’acquisition.

Bonus: la vidéo de « We Never Die »

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

7 réflexions au sujet de “Illumenium: Underdogs”

  1. Ça s’écoute bien même si je n’en ferai pas mon quatre heure. Ça doit tourner un peu en rond à la longue non ?

    Répondre
  2. Alors c’est effectivement ça – supermarché – parking. Je les ai achetés et une fois rentrée, je réalise que je n’ai plus de lecteur cd 😀

    Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.