Horns

Horns. Comme les cornes du diable sur la pochette. Mais aussi comme les cors, la section cuivre d’un grand orchestre. Aussi comme le nom de ce projet et de son album éponyme (à moins que ce ne soit le contraire), qui mélange swing, jazz façon big-band et metal.

Horns est le projet du musicien français Simon Fache (pianiste, trompettiste et… accordéoniste) et du groupe de metal Dead Season. Comme vous l’aurez compris, l’idée du bazar – le mot n’est pas trop fort – est de proposer un jazz très swinguant, avec la profondeur d’une section cuivre renforcée, infusé de metal. Autant vous dire que ça dépote quelque peu.

Pléthorique comme le groupe, l’album Horns compte la bagatelle de quinze pistes et dure un poil plus d’une heure. On reste dans des formats raisonnables, entre trois et cinq minutes et dépassant rarement la barre des cinq minutes.

Comme mélange barré, Horns se pose un peu là! Si la chronique de CORE&Co, qui m’a incitée à m’intéresser à cet OVNI, mentionnait Devin Townsend, je pointerais plutôt une influence Diablo Swing Orchestra ou, pour rester dans le français, 6:33, mais en version beaucoup plus jazz.

Quand ça swingue, ça swingue. Mais vraiment! Il y a complètement un côté « cabaret déjanté » à la musique de Horns, avec en prime des accents à la John Barry (auteur de plusieurs bandes originales de James Bond).

En plus des compositions plus ou moins originales – il y a quand même pas mal de pastiches comme « Scream Scream Scream » – Horns contient plusieurs reprises: « Hell Patrol », de Judas Priest, « Ashes to Ashes » de Faith no More et même « Kids in America », de Kim Wilde, parce que pourquoi pas.

Les rôlistes y entendront peut-être la bande-son d’une partie de Hellywood, les amateurs un peu étriqués de l’un ou l’autre des deux genres représentés un blasphème majeur, les gens comme moi trouveront ça plutôt cool.

Je dis « plutôt cool », parce qu’il y a quelques bémols. Disons que, comme souvent dans ce genre d’exercice, il y a des compositions qui empruntent plus à un genre ou à l’autre et qu’elles ne sont pas toujours les plus intéressantes. Pour ma part, je suis plus convaincu par les pistes jazz-avec-une-touche-de-metal que le contraire.

Hormis les mélanges pas toujours harmonieux, j’ai aussi un peu de mal avec la voix de Julien Jacquemond. Pas que ce soit un mauvais chanteur, mais là encore, elle ne colle pas toujours très bien au style.

Ceci posé, quand Horns touche juste, c’est vraiment très impressionnant – et en vrai, il touche souvent juste. Énième preuve que, d’une part, on peut faire du metal convaincant avec à peu près n’importe quoi et, d’autre part, qu’on peut faire du nawak de façon sérieuse, c’est un album que je vous recommande. Il est disponible sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « Scream Scream Scream »

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