« Histoires presque vraies de La Secrète », d’Yves Paudex

La Suisse, c’est parfois bizarre: un tiers métropole fréquentée par la jet-set internationale, un tiers petite ville de province et un tiers ruralité qui colle aux semelles. C’est ce qui fait le sel des anecdotes policières présentées par Yves Paudex dans ces Histoires presque vraies de La Secrète.

« La Secrète », c’est la Police de sûreté vaudoise, où Yves Paudex a faite toute sa carrière, notamment comme commissaire. Quant au « presque vraies », disons qu’un certain nombre de ces histoires, qui lui ont été rapportées, auraient plus leur place dans recueil de blagues datant du milieu du siècle passé ou dans un San-Antonio – ce qui revient parfois au même.

Les anecdotes en question sont courtes (quelques paragraphes), souvent drôles, parfois cruelles ou brutales. Elles ont le plus souvent pour décor la région vaudoise, parfois les cantons et régions voisines, plus rarement d’autres lieux.

Vous vous demandez sans doute qu’est-ce qui m’a pris de lire ce genre de texte. On ne peut pas vraiment dire que la police a très bonne presse, ces temps-ci – même si c’est surtout la faute aux Français (qui a dit « encore »?).

Et, très franchement, on sent que ce texte a été écrit par un monsieur d’une certaine époque. On n’y échappe pas à de vieux relents de racisme et de machisme – souvent dénoncés comme tels, certes, mais qui imprègnent tout de même certains textes.

Malgré tout, j’y ai trouvé de l’intérêt, à plus d’un titre, dans ces Histoires presque vraies de La Secrète. À époque où j’y faisais mes études, on disait que si, en chaque Suisse, il y a un flic qui sommeille, à Lausanne ils sont tous réveillés. Parallèlement, on peut dire qu’en chaque flic, il y a une vraie personne – parfois en sommeil.

Comme souvent avec ce genre de texte, ça donne aussi une idée de « l’esprit du temps »: Yves Paudex est entré dans la police il y a une petite quarantaine d’année et son point de vue, c’est aussi le reflet des mentalités de l’époque. L’ouvrage date de 2011.

De plus, le contexte particulier du canton de Vaud fait qu’on y trouve aussi bien des affaires de coucheries de campagne que des conférences internationales – sans parler de quelques affaires qui ont défrayer la chronique mondiale, comme la tuerie de l’Ordre du Temple Solaire ou la French Connection.

Et ce texte, agrémenté de moult expressions du cru (souvent expliquées en notes de fin de section), fait ressortir cette dualité. Assez rapidement, je me retrouvais à lire les textes en prenant l’accent vaudois.

En 160 pages, écrit gros, Histoires presque vraies de La Secrète est un ouvrage qu’il ne faut pas prendre pour plus qu’il n’est. En l’état, c’est un recueil amusant d’anecdotes, une galerie de personnages souvent rocambolesques.

Pour le rôliste amateur d’enquêtes contemporaines, il y a des idées à glaner. Certes, le côté « Suisse romande » fait que c’est somme toute assez limité, mais il y a là source d’inspirations qui vont bien plus loin.

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2 réflexions au sujet de “« Histoires presque vraies de La Secrète », d’Yves Paudex”

  1. A un moment j’imaginais une version “alliance” du truc, version années 2010… moins machiste et raciste tu crois? Oui, encore ces français. ..

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    • Chaipas. Vu de chez moi (à 3 km à vol d’oiseau de la frontière), la police française est passé de “héros du peuple” à “nervis d’un régime en voie de fascisation”, voire “État dans l’État avec carte blanche pour mutiler, voire tuer”.

      Répondre

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