Goldorak

Dix ans après le départ des forces de Véga, après la destruction de leur planète-mère, la Terre voit revenir un nouveau robot-monstre géant et indestructible, assorti d’un ultimatum: évacuez le Japon dans les sept jours. Problème: Goldorak n’est plus là.

Goldorak, c’est une série mythique de l’auteur japonais Go Nagai qui, à la fin des années septante, a lancé l’animation japonaise, puis plus tard le manga, sur le marché français.

Un bouleversement des codes visuels et narratifs qui a durablement impacté beaucoup de monde de cette génération, dont les auteurs de cette bande dessinée, Xavier Dorison, Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et Yoann Guillo.

Et moi aussi, d’ailleurs. Sauf que, Goldorak et moi, on a une histoire un peu ambigüe. Si, comme beaucoup, j’ai été scotché par les visuels, l’histoire m’a beaucoup moins impressionné (ne parlons pas des génériques français). Même à l’époque j’étais un chieur.

Mais donc, les cinq susmentionnés ont soudainement monté le projet fou de réaliser une bande dessinée qui non seulement soit un hommage, mais aussi une conclusion de la série. Une série qui se termine originellement par le départ des ennemis de la Terre, mais aussi d’Actarus et de sa sœur Phénicia, à bord de Goldorak.

Et c’est avec l’assentiment de Go Nagai lui-même que cette BD est sortie. Les dernières pages du volume résument d’ailleurs le long processus pour obtenir cet assentiment (et, surtout, les contrats qui vont avec).

Pour en revenir à l’histoire, on pourrait dire que c’est assez classique: les héros qui, dix ans après leurs premiers exploits, se retrouvent pour un ultime combat (Vénusia est devenue interne en chirurgie, Alcor est PDG d’une multinationale high-tech et s’emmerde, le professeur Procyon… s’est fait moine).

Mais elle utilise deux ressorts intéressants. D’abord des antagonistes qui jouent la survie de leur peuple: la planète Stykadès a été détruite et le vaisseau-amiral qui arrive sur Terre contient les ultimes survivants. Ensuite, un héros marqué par la guerre et les destructions qu’il a commises.

Graphiquement, Goldorak est impressionnant, avec son rendu très moderne et son trait à mi-chemin entre le manga originel et celui des dessinateurs français. Par contre, le look des vaisseaux de la « Patrouille des Aigles » clashe pas mal avec le côté réaliste du style.

C’est quelque part représentatif de cette bande dessinée: on sent que c’est une œuvre de fans, mais de fans devenus des grands professionnels. C’est à la fois très respectueux et iconoclaste – jusqu’au clin d’œil à la chanson du générique.

Cette histoire étoffe un peu l’univers en expliquant au passage quelques éléments sur l’attitude des Terriens. Ça retire cette impression agaçante que c’est toujours LA ville qui prend les attaques. Les auteurs ramènent aussi de l’humanité dans les personnages, loin de l’impression de manichéisme de la série originelle.

J’avoue que je suis plutôt bluffé. Quand j’ai entendu parler du projet, j’étais pour le moins circonspect, mais Goldorak a réussi à me convaincre. Ce gros volume de 160 pages (128 pour l’histoire, plus 32 de « dossier » making-of) est une réussite.

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7 réflexions au sujet de “Goldorak”

    • Méfie-toi: il n’est pas garanti qu’il y en ait encore. Il y a une méchante pénurie de papier qui fait que les éditeurs ne peuvent pas forcément réimprimer.

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  1. C’est vrai que je me rends assez peu compte du problème au regard de la quantité (inutile) de papier que je gâche au travail…
    Bon j’vais déclarer ça ce soir, je sais que la réaction sera rapide.

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  2. J’avais été bluffé par l’image du premier teasing/annonce. Alors si en plus ça convainc même un “chieur”, ça n’augure que du bon. Tu penses que ça se savoure autant si on n’a pas vraiment d’attachement nostagique à Goldorak ?

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  3. Vraiment pas le truc que j’achèterai…les remakes, y’en a marre. Et là, le dessin très propre, réaliste, ça le fait pas forcément. Il y avait de l’humour aussi dans cette série, un coté ridicule parfois, très japonais…Cette transposition européenne me fait craindre un lissage comme tous les remakes.

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