Ghost: Impera

Le dicton du jour: l’habit ne fait pas le moine. Illustration avec Impera, le nouvel album de la formation suédoise Ghost, qui n’a musicalement pas grand-chose à voir avec la dégaine de ses musiciens.

En effet, si Ghost s’affiche avec un accoutrement de groupe de black-metal bien baroque, composé de Goules Anonymes masquées et emmené par un Antipape, leur musique s’approche de plus en plus du classic-rock. Amis de la dissonance cognitive, bonjour!

Impera est donc le cinquième album du groupe. Il dure un peu plus de trois quarts d’heure et se compose de douze pistes, dont trois « virgules » de moins de deux minutes et neuf titres de taille plus classique, entre trois et six minutes (sauf le dernier, qui approche les sept minutes).

Depuis le dernier opus du groupe, le mystère autour de l’identité des musiciens s’est quelque peu éclairci à la suite d’un procès, qui a révélé Tobias Forge comme son leader, mais ça n’est pas très important.

Ce qui me semble le plus frappant à l’écoute d’Impera, c’est à quelle point ce nouvel opus continue à s’éloigner des canons du metal. Si Prequelle avait un feeling très années septante, flirtant par moment avec le rock progressif, je trouve que celui-ci est plus proche du classic-rock.

Enfin, entendons-nous bien: ça reste assez mordant, mais par certains côté, ça ressemble pas mal à du stadium-rock à l’américaine, avec notamment des pistes « Spillways », « Hunter’s Moon » ou « Griftwood ». Ghost garde quelques aspects metal (« Watcher in the Sky », « Twenties »), mais ce n’est clairement plus l’accent principal de sa musique. Il y a même un côté un peu prog sur la dernière piste, « Respite on the Spitalfields ».

Ça n’est pas une mauvaise chose. Et, comme mentionné, si on suit Ghost depuis un petit moment, ce n’est pas très étonnant. Ça l’est plus si on déboule comme une fleur, en ne se fiant qu’à l’apparence de la pochette ou du groupe. Impera est nettement plus proche du Bon Jovi de Slippery When Wet (l’intro de « Spillways ») ou de Night Flight Orchestra que de Emperor ou Behemoth.

Pour moi qui ai quelque peu baigné dans le classic-rock/stadium-rock des années huitante, Impera est un chouette album, une vraie machine à tubes par certains côtés. Je le trouve cependant un peu moins convaincant que Prequelle. Il est très bon, mais je doute qu’il se retrouve dans la liste finale pour l’album de l’année.

À ma grande surprise, j’ai découvert qu’il est disponible sur Bandcamp (j’avais pris mon exemplaire physique chez mon fourgue habituel), alors n’hésitez pas à y jeter une oreille.

Bonus: la vidéo halloweenienne de « Hunter’s Moon »

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6 réflexions au sujet de “Ghost: Impera”

  1. Si si c’est bien. J’ai décroché au second titre 😉 A la place je vais écouter le dernier ESP. C’est plus dans mon humeur du moment.

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  2. Comme le dernier Audrey Horne qui était sur Bandcamp…J’ai écouté largement les précédents pour ne pas être plus emballé que ça même ci ça reste bien foutu, catchy et effectivement pas mal rétro. D’après ce que tu dis, on ne change pas une équipe qui gagne. J’y jetterai une oreille avec quelques titres qui risquent de tourner un peu …

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  3. “Call Me Little Sunshine” me fait diablement penser à BLUE OYSTER CULT, groupe que j’affectionne tout particulièrement. J’ai découvert GHOST en 2010, via leur premier disque. J’ai ensuite lâché l’affaire. “Prequelle” m’a ramené dans le giron GHOST, cette année.

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