Fright Pig: Out of the Banyard

Je l’ai déjà dit maintes fois, il y a le bon et le mauvais rétro-progressif, la différence principale résidant souvent dans les détails. Out of the Barnyard, du passionnant projet de prog porcin Fright Pig, en est un exemple.

Et, dans le genre “projet barré de la tête” (de cochon), Fright Pig se pose un peu là, avec – attendez que je vous les énumère – Fright Pig (claviers), Pig Maillion (chant), Thumper (batterie), Hogg Wilde (basse) et les guitaristes Hamm Onwry, Makon Baykon, Inna Pigsie, Pig Lee Whigli et Ray Zorbak. La drogue, c’est le Mal! Ou pas.

Le rock progressif de Fright Pig va aller piocher dans le Genesis dinosaurien (“Re:Creation”), le Jethro Tull des vertes années  (le bondissant début de “Incident at Pembroke”) et, surtout, Emerson Lake & Palmer et la tendance de déverser une avalanche de notes telles qu’on pourrait croire qu’il sont au moins cinq à jouer sur le même orgue Hammond (le même “Incident at Pembroke”, ainsi que “The Meaning of Dreams”).

Ces deux dernières pistes sont probablement les plus spectaculaires de l’album et illustrent la raison pour laquelle je considère Fright Pig comme étant du bon rétro-progressif: des recettes certes éculées (toi-même!), mais une interprétation originale, énergétique et soutenue par une approche résolument moderne.

Ce n’est pas du ELP comme dans les années 1970, mais comme si l’ELP des années 1970 débarquait aujourd’hui du TARDIS pour enregistrer “Karn Evil 9” avec Trevor Horn à la prod’. Un exemple typique de cette tendance est l’instrumental “Barque at the Lune” (en mauvais français dans le texte), qui mélange l’influence ELP à du pur métal.

Bon, après, il y a quand même des bouts où le groupe reprend les mauvaises habitudes de ELP et on a l’impression que ça part un peu dans tous les sens, mais c’est somme toute mineur et, dans l’enthousiasme général, ça passe.

Au final, j’ai un peu l’impression que Fright Pig est l’équivalent en rock progressif du fan service: ça flatte un peu les bas instincts du public, c’est vaguement honteux, mais en même temps, c’est tellement bien foutu que ça ne peut qu’être bon (et au moins, ça n’a pas des relents pédophiles).

Si vous êtes plus fan que fanboy, Out of the Barnyard est album enthousiasmant, avec beaucoup plus d’énergie que de sérieux. Je vous recommande d’y jeter une oreille, surtout si vous aimez une densité de notes à la seconde comparable au neutronium enrichi. En bonus, une vidéo de “Barque at the Lune”:

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