« Enemy at the Gates », de Justo Miranda

Une de mes passions – plus ou moins coupable – ce sont les avions chelous, principalement ceux de la période 1930-1960, en gros. C’est dans cette optique que je me suis laissé convaincre par mes camarades du forum uchronique 1940, la France continue d’acquérir Enemy at the Gates, de Justo Miranda.

Comme l’indique son sous-titre « Panic Fighters of the Second World War », l’ouvrage se concentre sur les avions conçus dans le cadre de programmes montés en urgence, face à l’attaque imminente des forces de l’Axe – Allemagne nazie, Italie et Japon, principalement.

Pas seulement: il y a également un chapitre sur l’URSS pré-Barbarossa, plus des pays neutres – dont la Suisse. Le plus gros de Enemy at the Gates se concentre sur l’Europe, mais il y a également des chapitres sur la Chine et l’Australie.

Tout ce petit monde s’est retrouvé dans un état d’impréparation majeur quand les agresseurs se sont retrouvés à leur frontière. La plupart des pays européens alignaient encore des biplans au moment de la Conférence de Munich, en septembre 1938. Et ils ont un peu tout tenté pour rattraper leur retard. Parfois avec succès.

Pour chaque pays, Justo Miranda présente une situation historique, ainsi que l’historique de développement des divers programmes. Le tout est accompagné par de nombreux plans des engins en questions, parfois spéculatifs. L’auteur est historien, spécialisé dans la reconstruction aéronautique, et travaille pour un musée espagnol.

Moi qui connais pourtant bien cette période, j’ai découvert pas mal d’engins, souvent bien barrés, dont j’ignorais jusqu’à l’existence, par exemple des prototypes lituaniens. J’ai aussi appris l’histoire d’autres modèles dont j’avais entendu parler, comme le Payen-122 (visible sur la couverture; oui, ça a volé) ou les chasseurs suisses dérivés du Morane-Saulnier 406 (avec des vrais moteurs).

Si les éléments visuels sont très convaincants, l’agencement du texte est par contre problématique. En gros, c’est un peu le zbeul complet, avec des informations qui se répètent d’un chapitre à l’autre et des paragraphes qui parfois sautent du coq à l’âne. Un peu plus de structure aurait beaucoup aidé.

Il y a aussi des formulations bizarres qui laissent penser que l’ouvrage n’a pas été écrit par un anglophone et, en tout cas, pas correctement relu. C’est dommage, parce que ça donne une impression de manque de sérieux.

Cela dit, pour les amateurs d’avions bizarres et ceux qui cherchent des inspirations aéronautiques pulp et/ou uchronique, Enemy at the Gates est un ouvrage franchement sympathique. Je le recommande cependant plus comme inspiration que comme source solide sur la période.

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