Dordeduh: Har

Bon, ceux qui rigolent à l’énoncé du titre, on vous voit! Oui, le groupe s’appelle Dordeduh et l’album Har. Ça ne l’empêche pas d’être une galette les plus impressionnantes de 2021.

Dordeduh est une formation roumaine active depuis une dizaine d’années et fondée par des transfuges de Negura Bunget. Ça se sent: sur une base de black-metal atmosphérique à tendances folk, chanté en roumain (surtout en clair, mais aussi en growl), le groupe va également explorer des ambiances pagan, psychédéliques et prog.

Har est leur second album. Il compte huit pistes, dont trois entre six et huit minutes et trois entre dix et douze minutes. Les deux autres font moins de deux minutes et, au total, l’album dure un peu plus d’une heure.

Comme vous avez sans doute pu vous en rendre compte – notamment ce dernier mois, avec une grosse série « folk-metal chelou » – le mélange metal / folk / traditionnel est-européen est quelque chose auquel je suis pas mal sensible. Dordeduh joue parfaitement sur ce tableau.

Globalement, Har est un album plus atmosphérique que metal, mais pas de beaucoup. Il y a certes des grands passages planants, mais également des accélérations et des déchaînements de brutalité growlée. Plus quelques bizarreries comme le final symphonique de « Vraci de nord ».

Pas besoin d’ailleurs d’attendre très longtemps pour ça: « Timpul întâilor », qui ouvre l’album et qui en est aussi piste la plus longue, en fait la démonstration. C’est un peu comme ça sur tout l’album.

Alors dit comme ça, on pourrait penser que ça fait un peu « montagnes… » euh… bref. En fait, comme Dordeduh joue sur des compositions longues, ils ont le temps de poser les ambiances, de faire monter la sauce jusqu’à l’apothéose. Enfin, plutôt l’apocalypse.

Quoi qu’il en soit, ça fonctionne remarquablement bien. Il n’y a aucun moment faible sur Har. On est plongé de bout en bout dans une atmosphère à la frontière entre rêve de fièvre et réalité sauvage.

C’est sur la recommandation de Marillion073 sur Twitter que j’ai découvert Dordeduh, dont l’existence était complètement passée sous mon radar. Je lui dois une fière chandelle, parce que c’est un des plus sérieux candidats au titre d’Album de l’Année.

Har – qui, au passage, signifie quelque chose comme « grâce » ou « élévation » – est un album exceptionnel, aux sonorités originales et à la composition sans faille. Allez le découvrir sur Bandcamp. Pas demain: maintenant.

Bonus: la vidéo de l’exceptionnel « Descant »

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4 réflexions au sujet de “Dordeduh: Har”

    • Habitude de ma part, mais aussi le format des compositions – plutôt courtes ou plutôt longues – a un impact sur l’ambiance de l’album.

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