Disillusion: The Liberation

Si je vous dis « death-metal progressif », il y a de bonnes chances que vous imaginiez une sorte d’horreur cosmique à la Fallujah, combinant brutalité extrême et technicité surnaturelle. The Liberation, le nouvel album de Disillusion, est un peu différent de ce cliché.

Disillusion est une de ces formations allemandes qui, à l’instar de Unprocessed, a décidé d’emmener le metal progressif vers des horizons inédits. Dans le cas présent, le groupe propose une musique qui s’inspire à la fois du metal progressif mélancolique à la Katatonia, du death-metal plus ou moins mélodique et des bizarreries issues du black-metal, genre Ulver.

Dit comme ça, ça fait un peu gloubiboulga de guerre, mais ça donne des compositions qui, l’air de rien, sont pas mal plus cohérentes que les explosions de chaos du death-prog habituel, dominées par la voix grave et claire d’Andy Schmidt (qui de temps en temps growle aussi quand même).

The Liberation est un album qui porte bien son titre, car sa gestation a duré pas moins de treize ans. Les sept pistes de l’album se divisent en trois compositions de plus de douze minutes et quatre autres pas mal plus courtes, pour une durée totale d’une heure.

Alors je vous avoue bien volontiers que je connais aucun autre album du groupe. Aux temps de ses débuts – 2004-2006, donc – le death et moi, on n’étaient pas copains. Je doute que j’aurais apprécié la chose à l’époque. Aujourd’hui, c’est une autre histoire: mon oreille a changé et le metal progressif aussi.

Et, du coup, cet album de Disillusion est fort impressionnant. Il joue sur plusieurs registres musicaux, construisant des compositions complexes aux tableaux variés, mais qui changent de façon très organique. Même sur des pistes courtes, comme « Time to Let Go », on a plusieurs ambiances qui s’enchaînent en moins de six minutes.

Les trois epics de l’album sont aussi très impressionnants, bien entendu. La musique de Disillusion joue beaucoup sur la tension; les ambiances sont sombres, lourdes de menaces, présentes ou passées. Les jeux vocaux, entre chant clair éthéré, imprécations, hurlements et growl, font échos aux atmosphères changeantes.

Si vous cherchez un metal progressif qui sorte de l’ordinaire, sans pour autant verser dans le techno-abscons, je vous encourage vivement à trouver The Liberation sur Bandcamp.

Bonus: la vidéo de « The Great Unknown »

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