“Of Dice and Men”, de David Ewalt

En cette année anniversaire, la lecture d’un ouvrage sur l’histoire de Donjons & Dragons s’imposait: c’est chose faite avec Of Dice and Men, du journaliste américain David Ewalt, qui prouve une fois de plus que le jeu de rôles mène à tout (y compris à travailler pour Forbes), même sans avoir forcément à en sortir.

La grande force de cet ouvrage, c’est de mélanger l’expérience rôlistique et l’histoire de ce média. David Ewalt nous raconte les débuts (forcément héroïques) de E. Gary Gygax, Dave Arneson et tant d’autres, tout en racontant ses propres parties.

Si l’exercice semble casse-gueule, j’ai trouvé que l’alchimie était plutôt réussie: la campagne “Vampire World” que raconte l’auteur, où il est lui-même joueur, sert de fil conducteur pour introduire les parties plus historiques et factuelles du bouquin.

David Ewalt remonte aux sources (immédiates) de D&D: ses auteurs premiers et leurs inspirations, tant ludiques que littéraires. C’est véritablement la partie qui m’a passionné dans ce récit: comment on passe des Kriegspielen allemands du XIXe siècle aux jeux de rôles. Les connaisseurs y retrouveront la mention de Braunstein et les déboires personnels, professionnels et légaux entre Gygax et Arneson. 

L’histoire de D&D, son impact sur les autres médias, les controverses (toutes pipeautées – et qui ont eu l’effet inverse sur les ventes), mais aussi les déboires financiers de la compagnie, mélange d’amateurisme et de mégalomanie, forment la deuxième partie de Of Dice and Men. Je l’ai trouvée moins intéressante et, surtout, faisant l’impasse sur à peu près tous les autres jeux de rôles.

C’est à mon avis le gros défaut du bouquin. Mais pouvait-il en être autrement quand l’ouvrage est sous-titré “L’histoire de Dungeons & Dragons et des personnes qui y jouent”? Plus que le défaut du bouquin, c’est le “défaut” du jeu de rôles que d’être dominé à ce point par un jeu qu’il en est devenu le synonyme.

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2 réflexions au sujet de ““Of Dice and Men”, de David Ewalt”

  1. Ce que j’avais pu lire à propos de ce machin ne m’avait pas incité à me le procurer, et ton billet ne m’a pas fait changer d’avis.
    Bon évidemment, je me suis entre autres farci “Playing at the World”, donc je crains que “Of Dice and Men” ne m’apparaisse comme bien léger à côté de ce pavé… 😉

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    • “Playing at the World” est le prochain sur ma liste et c’est vrai qu’il fait nettement plus sérieux. Mais, à mon avis, “Of Dice and Men” a son intérêt – peut-être pas pour une version reliée à prix plein…

      Répondre

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