« Citadins de demain », de Claire Duvivier

Après Le Sang de la Cité, cap au nord: Dehaven, la ville qui sert de cadre à Citadins de demain, de Claire Duvivier. Ville marchande aux mains de guildes puissantes et d’une aristocratie qui se veut gouvernée par la science et la raison, Dehaven prospère, notamment grâce à ses colonies.

Trois jeunes gens, Amalia, Hirion et Yonas, y ont été élevés par des précepteurs dans le but d’en faire des modèles, des citadins de demain. Loin des racontars et des superstitions. Ce qui est bien jusqu’au moment où le surnaturel revient en force.

Capitale du Nord, c’est le pendant de Capitale du Sud, de Guillaume Chamanadjian. On y retrouve un peu les mêmes concepts et les mêmes intrigues. Deux triptyques en miroir – qui jouent d’ailleurs sur le concept de ville-miroir – dans cet univers, dit de La Tour de Garde.

Comme pour Capitale du Sud, l’univers développé par Claire Duvivier est impressionnant dans ses détails. Les descriptions de Dehaven, cité aux accents néerlandais, fourmillent de détails qui la rendent vivante. Histoire, culture, architecture, urbanisme, cuisine, on s’y croirait!

Une des éléments au cœur de l’intrigue, c’est les jeux de pouvoirs entre les différentes castes – empêcher le « mélange de sang » est une des obsessions de l’aristocratie de la ville. Il y a pas mal d’aspects très bien vus sur ces points, notamment par le point de vue de Yonas, fils de roturier et intégral par accident au « programme » éducatif de ses camarades.

Et puis il y a le fantastique – je dis bien le fantastique, pas le côté fantasy. Un fantastique a minima, mais qui est à la fois à une échelle quasi-cosmique, mais aussi intime. Quelque part, il a un côté cthulhien que je trouve bien plus réussi que tout ce que j’ai pu lire de Lovecraft.

C’est le personnage d’Amalia qui nous livre une narration a posteriori des événements. Ce qui est parfait pour nous faire découvrir la ville, mais ça me pose un problème. On sait que ça va mal finir (spoiler: ça va mal finir!), soit, mais de façon beaucoup trop insistante à mon goût. À peu près tous les trois chapitres, elle nous le rappelle, parfois lourdement.

Un dernier point qui me chiffonne un peu, c’est le côté « miroir ». Je suppose que c’est voulu, mais ayant lu en quasi-parallèle ces deux premiers tomes de leurs triptyques respectifs, les ressemblances sont un peu trop évidentes.

Alors, oui, je suis un peu déçu après la lecture de Citadins de demain. D’abord, parce que j’avais été très impressionné par Le Sang de la Cité et que j’ai l’impression de lire ici une resucée. Ensuite, parce que j’attendais mieux – peut-être trop – de Claire Duvivier après Un long voyage.

Cela dit, j’ai conscience que ce ressenti est très personnel, d’une part, et qu’il est très parcellaire, puisque chaque univers nous réserve encore deux ouvrages chacun. Objectivement, Citadins de demain est un excellent bouquin reposant sur un contexte superbement décrit – et écrit – et sur une intrigue surprenante et angoissante.

Je vais donc continuer à suivre cette série de très près, même si je suis un cran moins enthousiaste que je ne l’étais. Juste un cran.

D’autres avis chez une palanquée de gens très biens, comme Just A Word, Le Nocher des livres, Célindanaé, Boudicca, Tigger Lilly, Le Chroniqueur, et bien d’autres.

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2 réflexions au sujet de “« Citadins de demain », de Claire Duvivier”

  1. “mais de façon beaucoup trop insistante à mon goût” : même ressenti pour moi, c’est un point qui m’a gêné aussi. Par contre j’ai trouvé que les informations sur l’univers partagé se complétait bien entre les deux tomes 1. Même si celui de Guillaume Chamanadjian reste plus marquant.

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