« Célestopol 1922 », d’Emmanuel Chastellière

Une cité lunaire, un champion de patin à glace, un tableau célèbre, un magicien, le fantôme d’une mère, des automates, un archéologue en disgrâce, une détective islandaise et son collègue ours. Et, par-dessus, la figure du duc Nikolaï, fondateur et protecteur de la cité. Tout cela et bien plus forme Célestopol 1922, recueil de nouvelles signé Emmanuel Chastellière.

À la lecture de cet ouvrage, je suis un peu emprunté sur un point: techniquement, c’est la suite d’un précédent ouvrage, plus sobrement intitulé Célestopol. Ouvrage que je crois avoir quelque part, mais que je n’ai pas encore lu.

Cela dit, Célestopol 1922 est certes lié à son prédécesseur, mais il est aussi indépendant. C’est une sorte de fix-up, un recueil de treize nouvelles qui, certes, ont des personnages récurrents et des thèmes communs, mais peuvent se lire sans autre.

La tonalité des nouvelles ne respire pas vraiment la joie de vivre. Les ambiances oscillent entre le mélancolique et le désespéré. C’est sans doute un peu cliché, mais il y a le côté « l’âme russe »: des personnages avec des lourds passés, des lourds secrets ou, le plus souvent, les deux à la fois.

Les seuls personnages à apporter un peu de légèreté à cette histoire sont deux « étrangers »: Arnrún l’Islandaise et son collègue ours Wojtek. Nom qui m’a d’ailleurs bien fait rire, puisque le « personnage », qui a réellement existé (mais vingt ans plus tard), fait l’objet de quelques easter eggs dans Hearts of Iron IV.

Le contexte mélange steampunk/dieselpunk et fantastique, mais un fantastique plutôt atténué. Il y a là assez peu de manifestations à grand spectacle, mais quelque part, la cité de Célestopol, avec son architecture cyclopéenne, ses canaux de sélénium et son peuple des sous-sols, se suffit à lui-même.

Au passage, pour les uchronistes, hormis l’aspect « cité sur la Lune », le monde de Célestopol, qui apparaît en creux dans les nouvelles, semblent passablement différent du nôtre, dominé par la Prusse et la Russie. N’ayant pas lu le premier ouvrage, j’ai peut-être raté des explications.

Je ressors de ma lecture de Célestopol 1922 avec une impression un peu mitigée. D’un côté, j’ai été sensible à l’ambiance que dégage cette citée lunaire – sans plus d’un sens – et de ses habitants. L’écriture d’Emmanuel Chastellière colle parfaitement à cette atmosphère. De l’autre… ben ce n’est pas très gai. C’est aussi obscur, parfois; j’ai eu l’impression que pas mal de choses m’échappaient.

Mais l’un dans l’autre, ces nouvelles se lisent agréablement et le contexte de cet univers steampunk à la russe est très bien rendu. Qui plus est, l’ouvrage est un bel objet, avec couverture à rabats et agrémenté d’une jolie carte signée Olivier Sanfilippo.

D’autres avis sur Les Chroniques du Chroniqueur, Just A Word, Célinedanaé, Laird Fumble, Yuyine, Outrelivres et d’autres.

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3 réflexions au sujet de “« Célestopol 1922 », d’Emmanuel Chastellière”

  1. Bonjour !

    Merci pour votre retour !
    Juste une précision, même si vous le glissez juste après : 1922 n’est pas une suite. 🙂
    Pour ce qui est de l’ambiance mélancolique, c’est clairement voulu, voire “revendiqué” de ma part.
    Le précédent volume est peut-être un poil plus léger, encore que.

    Voilà, voilà !

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