Carnival Row

Carnival Row, c’est une série télé de huit épisodes que je le qualifierais de « steampunk avec plus de punk que de steam ». Un monde victorien, façon fin XIXe siècle, avec des fées, et de la magie. Mais aussi de la politique bien tordue, du racisme bien vicelard, de la corruption, du sexe et du sang.

On y croise d’abord Vignette Stonemoss (Carla Delevingne), une fée qui tente de faire sortir ses congénères de leurs terres de Tirnanoc, envahies par une nation humaine totalitaire, vers l’ancien ennemi de cette nation, la République de Burgue, qui ne les accueille qu’à contrecœur.

Puis, c’est Rycroft Philostrate (Orlando Bloom), inspecteur de police, qui a naguère connu Vignette quand il était dans l’armée de la république, à se battre sur les terres des fées. Il a tout fait pour qu’elle le croit mort, mais leurs chemins vont se croiser dans Carnival Row, le quartier-ghetto du peuple féérique.

Et puis il y a d’autres lignes narratives, comme celle de M. Agreus, un faune richissime, qui s’installe dans un riche quartier bourgeois, dans la maison voisine du frère et de la sœur Spurnrose, marchands désargentés. Ou celle qui va nous emmener au cœur du pouvoir, chez le Chancelier Breakspear.

Au cours des huit épisodes – plutôt longs, autour d’une heure chacun – on va surtout suivre l’inspecteur, qui enquête sur une série de meurtres aux accents mystiques, tandis que Vignette essaye de trouver sa place dans cette ville qui ne veut pas d’elle.

Disons-le, Carnival Row est une série qui vaut surtout la peine pour son univers. C’est un peu l’anti-Castle Falkenstein: un monde steampunk et magique, mais sombre, sale et où ce qui est différent est mal vu, voire chassé et tué. La patrie du peuple fae, Tirnanoc, leur a été volée et leurs anciens alliés les méprisent.

Visuellement, on est dans une ambiance dickensienne, avec de la boue, de la crasse et du sang. Il y a assez peu de technologie avancée: quelques dirigeables, des navires à vapeur, un tramway-monorail suspendu et – comptez-les – une ampoule électrique.

Les auteurs ont même réussi l’exploit de créer une religion monothéiste, miroir du Christianisme, mais dont le messie aurait été pendu. En transposant l’image d’un Christ crucifié à celle d’un pendu, elle met en lumière le côté morbide d’un tel culte, tout en restant complètement lisible.

Globalement, j’ai bien aimé, mais principalement parce que l’esthétique du monde me parle. L’intrigue insiste un peu trop sur des éléments qui m’agacent et marche parfois sur des plate-bandes déjà moult fois explorées et de façon plus convaincante.

Avec une intrigue plus musclée – et cette première saison contient suffisamment d’ingrédients pour entretenir cette musculature – Carnival Row a le potentiel de nous fournir une deuxième saison vraiment intéressante. En l’état, c’est une série sympa, surtout si on est un amateur de steampunk et autres victorianneries.

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