Borgne/Septicflesh/Moonspell à Vevey

Le concert de Moonspell à Vevey, accompagné de Septicflesh et Borgne, consistait pour moi en deux grandes premières: d’une part, mon premier concert au Rocking Chair, une des salles les plus réputées de l’arc lémanique, et d’autre part mon premier concert de black métal.

Bon, les concerts de métal, j’ai l’habitude et, à l’aune de ce que peut être le black métal, ces trois-là sont plutôt inoffensifs: Borgne donne dans le black atmosphérique, genre Bathory mais avec beaucoup plus de growl, Septicflesh dans le black symphonique à grand spectacle et Moonspell dans le black très mélodique.

Mais, là encore, tout est relatif: « inoffensif » ne veut pas dire calme. C’est tout de même du métal, que diable! Si je puis dire.

Donc, arrivée au Rocking Chair de Vevey, sis non loin de la gare (quinze minutes à pied, d’un bon pas), passage par la caisse pour récupérer mon passe photo – mon premier, je suis ému – malgré quelques soucis de logistique et arrivé dans la salle juste à temps pour le premier concert, vers huit heures.

Le format de l’événement est classique: le premier groupe joue une petite demi-heure, le deuxième une heure et le troisième une heure et demie; avec les changements de scène, on finit pépère avant minuit, à temps pour coucher les vieux (modulo le retour en train, mais comme on est le week-end, il y en a qui roulent tard).

Borgne ouvre les hostilités. Le groupe suisse arrive, toutes peintures de guerre dehors, et attaque un set contrasté: plutôt planant, mais dominé par un colosse au chant hurlé et growlé – parfois en même temps. La salle est alors à moitié vide et le public, s’il semble assez dans la musique, ne se manifeste pas beaucoup. Ambiance curieuse; c’est donc ça, les concerts de black-métal?

En fait, non, ce n’est pas ça et quand Septicflesh entre en scène, le public – qui a fini par arriver en masse et qui remplit la salle, ce qui représente à peu près 500 personnes – leur réserve un accueil nettement plus bruyant. Les Grecs arrivent entre leurs visuels macabres, entre planche d’anatomie moyenâgeuse et symboles ésotériques et entament une prestation sur fond d’arrangements symphoniques.

Septicflesh balance des morceaux qui proviennent principalement de ses deux derniers albums, The Great Mass et Titan. Le côté grandiloquent de la musique peine à s’imposer dans le contexte de la petite salle, mais Septicflesh assure une prestation intense et le public suit avec passion.

Mais le groupe phare de la soirée, c’est Moonspell, qui fête cette année le vingtième anniversaire de leur premier album, Wolfheart, et leur nouvel opus, Extinct – que je n’ai pas encore eu l’occasion d’écouter. Mais ce n’est pas très grave: le métal mélodique de Moonspell, entre black, death et doom, est très accessible.

Emmenés par le très charismatique Fernando Ribeiro, qui se met le public dans la poche en lui parlant en anglais, en français et en portugais, Moonspell propose un concert qui oscille entre les albums les plus récents et les très anciens, avec « Alma Mater » en final et « Full Moon Madness » en rappel.

La prestation est impressionnante de professionnalisme, avec un son bien carré et un light-show impressionnant – et quelques accessoires de scènes un peu kitschouilles, mais qui font bien. Pour autant, le groupe n’oublie pas son public – qui profite de l’absence de fosse pour grimper sur scène, au grand dam des vigiles – et semble beaucoup s’amuser.

De façon générale, le son était très correct – peut-être un peu trop chargé en infra-basses, surtout quand on est près de la scène. L’éclairage était parfois un peu difficile pour les photos – et, bien évidemment, le seul concert qui bénéficiait d’un bon éclairage, celui de Moonspell, avait des restrictions: seulement les trois premiers morceaux.

Mais bon, c’est le jeu; je pense ne pas m’en être tiré trop mal. Mes images sont en ligne sur Flickr, sous licence Creative Commons.

Je suppose que les puristes ricaneront à l’idée de classer une soirée avec Moonspell et Septicflesh comme “black-métal”, mais on s’en fout des puristes: le concert était très bien, c’est tout ce qui compte.

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2 réflexions au sujet de “Borgne/Septicflesh/Moonspell à Vevey”

  1. Oh la chance… J’ai écouté le dernier album de Moonspell et te le recommande chaudement ! Je suis d’ailleurs toujours très impressionné quand un groupe aussi “vieux” parvient encore à se réinventer après une dizaine d’albums. Franchement je ne pensais pas m’intéresser au Portugal pour sa musique, et ben en fait si^^.

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    • Ce n’est pas le seul groupe portugais que j’ai chroniqué, mais c’est vrai que c’est quand même un groupe de grande classe. J’attends avec impatience de pouvoir récupérer l’album chez mon fourgue habitue; de ce que j’ai entendu samedi, il poutre bien.

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