Blake et Mortimer: Le Dernier Espadon

Alors que le professeur Mortimer assiste à l’évacuation de la base de Makran et des Espadons qu’elle contient encore, un groupe de pillards attaque et vole la dernière machine en état de vol. C’est le point de départ de la dernière aventure de Blake et Mortimer, Le Dernier Espadon.

Je me suis embarqué dans la lecture de ce nouveau tome des aventures du duo britannique avec des sentiments mitigés. Un peu d’inertie – voire de nostalgie, alimentée par l’incroyable silhouette de l’Espadon. Pas mal de craintes, aussi, après le très très moyen La Vallée des immortels.

Alors, ce Dernier Espadon n’est clairement pas le meilleur de la série, mais il est plutôt bon, voire très bon. Oui, je sais: ça m’a surpris aussi.

Si l’équipe graphique est la même que sur La Vallée des Immortels, à savoir Teun Berserik et Peter Van Dongen, le scénario a été confié à un grand nom du Septième Art: Jean Van Hamme. Ça se sent. Ce dernier n’en est pas à son coup d’essai, vu qu’il avait déjà scénarisé le très bon L’Affaire Francis Blake, ainsi que L’Étrange Rendez-Vous et La Malédiction des Trente Deniers.

Certes, on retrouve les grosses ficelles de la série, façon câble d’amarrage pour porte-avions. L’inévitable Olrik est de la partie, bien sûr, les méchants sont très méchants, les gentils très british et il y a de la super-science.

Seulement, cette aventure prend quelques risques et déconstruits quelques éléments du « mythe » Blake et Mortimer. Oh, rien de révolutionnaire, mais on a quand même droit à une engueulade entre les deux protagonistes et des considérations sur la nature de leur « couple ».

Mortimer doit aussi gérer ses remords face à la machine de guerre qu’il a créée, Blake doit affronter les parties les moins reluisantes de son propre boulot et on a une scène d’anthologie où Nasir (qui prend pas mal d’épaisseur), Mortimer et Olrik se retrouvent dans le même cachot.

C’est aussi une histoire où pas mal de gens meurent graphiquement, voire salement. Ça m’a rappelé un peu les Harry Dickson de Vanderheaghe et Zanon. Il y a même un peu de sexe. Shocking, isn’t it?

L’histoire réussit à se glisser avec intelligence dans les « trous » des autres tomes. Elle se déroule après La Vallée des immortels et apporte une explication sur pourquoi les Britanniques ne voulaient pas déployer les Espadon à Hong Kong. Pas forcément une très bonne explication, notez, mais une explication quand même.

Je pourrais groumer sur le fait que le fait d’avoir des nazis comme méchants, c’est un peu turbocliché. Le dénouement final était aussi prévisible, mais bon, c’est du Blake et Mortimer, aussi. Il ne faut pas trop en demander, mais j’ai trouvé Le Dernier Espadon plutôt convaincant.

Pour soutenir Blog à part / Erdorin:

Blog à part est un blog sans publicité. Son contenu est distribué sous licence Creative Commons (CC-BY).

Si vous souhaitez me soutenir, vous pouvez me faire des micro-dons sur Ko-Fi, sur Liberapay ou sur uTip. Je suis également présent sur Patreon et sur KissKissBankBank pour des soutiens sur la longue durée.

8 réflexions au sujet de “Blake et Mortimer: Le Dernier Espadon”

  1. Oh, tu arrives à t’obstiner à continuer cette série qui aurait du restée où elle était ? Ok, tu dis que c’est bon mais à un moment, je n’arrives plus à comprendre l’intérêt de singer Jacobs dans le dessin, de ne pas trop moderniser et utiliser les mêmes ficelles. Faut vraiment qu’il me tombe dans les mains quand j’ai les yeux ouverts pour que je le lise…. comme les Lucky Luke, Asterix etc. Finalement Moulinsart a peut-être raison pour certaines choses;

    Répondre
    • C’est un peu l’avantage et le risque de ces séries si emblématiques: on sait à quoi s’attendre et c’est aussi un peu ce qu’on recherche, mais après plus de vingt histoires et pas loin de trente tomes parus, ça tourne souvent en rond.

      Répondre
  2. C’est une série qui a marquée mon enfance. Surtout la trilogie du Secret de l’Espadon. Ce nouveau tome me fait de l’oeil. Merci pour ton retour 🙂

    Répondre
    • Un peu pareil, pour moi. Le Secret de l’Espadon, c’est vraiment le prototype de l’Aventure à grand spectacle, avec le Grand méchant qui conquiert le monde, les Armes secrètes, les Grandes batailles épique, les traîtres, le sauvetage au dernier moment.

      Après, avec le recul, il y a plein de choses moches qui s’expliquent par l’époque et qui, du coup, rendent le bazar quasi-inadaptable aujourd’hui. Mais, pour le coup, ce “Dernier Espadon” est un épilogue tout à fait satisfaisant.

      Répondre
      • Et qu’en est-il du Bâton de Plutarque ? Si j’ai bien compris, il s’agit d’un préquel. Que vaut ce tome ?

        Et comme tu le dis si bien, c’est une aventure à grand spectacle. Je suis friand de ces grandes épopées 🙂

        Répondre
        • J’en ai parlé ici.

          Disons les choses ainsi: si l’effort est louable, Le Bâton de Plutarque se heurte vite aux limites d’un exercice qui consiste à poser des bases crédibles à une bande dessinée écrite il y a près de septante ans. Et je crois que, même avec la meilleure volonté du monde, un tel cahier des charges est irréalisable…

          Répondre
          • Merci ! Bon, j’ai craqué, je me suis commandé les trois tomes du Secret de l’Espadon et j’ai ouï dire que pour Noël, un certain le Dernier Espadon pourrait se retrouver sous le sapin. Quant au Bâton de Plutarque, c’est parce qu’il y a des zavions que ça m’attire 🙂

            Répondre

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.