Belzebubs: Pantheon of the Nightside Gods

Or donc, j’ai enfin pu mettre la main sur Pantheon of the Nightside Gods de Belzebubs. Je ne vais pas vous la jouer genre « ceci est un vrai groupe » et tout. Vous me lisez depuis suffisamment longtemps pour avoir vu passer au moins deux billets qui parlaient de Belzebubs, un webcomic écrit et dessiné par JP « Perkeros » Ahonen.

Certes, mais c’est aussi, désormais, un vrai groupe – enfin, suffisamment vrai pour faire un vrai album, même si les personnages de Sloth, Hubbath, Obesix et Samaël sont fictifs. Et Belzebubs nous propose ici un death-metal mélodique, d’inspiration black-metal et avec une grosse dose de symphonique épique.

Et, quelque part, le prog n’est pas très loin, puisque Pantheon of the Nightside Gods dépasse de peu l’heure, avec onze pistes, dont deux qui tournent autour de neuf minutes. Alors, vous me direz que la longueur ne fait pas tout (blague eyldarin), mais y’a pas que ça.

Déjà, il faut dire que si vous vous attendiez à un vrai album de black-metal, à l’image des personnages du webcomic, vous risquez d’être déçus. Si les paroles jouent allègrement avec les thèmes black – satanisme, dieux anciens et sacrifices impies – musicalement, c’est melodeath à fond les ballons!

Une rumeur persistante attribue la paternité de tout ou partie de l’album aux Finlandais d’Insomnium et c’est vrai qu’il y a une filiation assez marquée entre Belzebubs et eux. Vu que j’aime bien Insomnium, c’est cool.

Et, d’ailleurs, un autre élément de paternité, c’est la complexité de certaines compositions et le côté symphonique-épique (notamment présent sur l’album Winter’s Gate). Pantheon of the Nightside Gods fait un usage immodéré des claviers et des choeurs.

L’autre question, c’est de savoir si Belzebubs a un quelconque intérêt musical au-delà des graphismes de JP Ahonen, notamment des hallucinantes – et hilarantes – vidéos de « Blackened Call » et « Cathedrals of Mourning ».

Je réponds sans hésiter que oui. Disons que, musicalement, ça tombe vraiment bien dans mon kiff. Je soulignerais notamment, en plus de deux précitées, des pistes comme « Acheron », « The Crowned Daughters », « Dark Mother ». Comme souvent, il faut supporter le growl, vu qu’il y a un peu que ça, mais le reste compense bien.

Les compositions allient le brutal, l’épique et le mélodique. Les instrumentaux (« Nuns in the Purgatory » et « Maleficarum: The Veil of the Moon Queen, pt. 1 » notamment) sont souvent très soignés et, si on ne peut pas vraiment leur accorder la palme de l’originalité, Belzebubs propose ici un album plus que solide.

Le monde du rock et du metal n’est pas avare en groupes fictifs qui font des vrais albums quand même. Dans l’univers des webcomics, il y avait le projet Deathmøle de Jeph Jacques (Questionable Content). Dans le cas présent, Belzebubs s’est donné les moyens de faire quelque chose d’assez monstrueux. Peut-être pas au niveau « album de l’année », mais pas loin.

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