Arnaud Quevedo & Friends: Roan

Il y a une année, à quelques jours près, je vous parlais de la formation française de jazz-prog Arnaud Quevedo & Friends. Récemment, j’ai été contacté par la maison de disque du groupe, Bad Dog Promo, qui m’a proposé de chroniquer leur nouvel album. Il m’a fallu un moment pour comprendre que ce n’était pas Electric Tales, mais un nouveau nouvel album, intitulé Roan.

Arnaud Quevedo & Friends est une formation pléthorique: pas moins de treize musiciens sont crédités sur cet album. Elle est réunie autour du susnommé Arnaud Quevedo, professeur au Conservatoire de La Rochelle, compositeur et musicien lui-même. L’ensemble a un côté musique de chambre, avec du jazz, du prog, mais également des touches zeuhl.

Deuxième album du projet, Roan compte douze pistes assez disparates dans leurs formats: quelques « virgules » de moins de deux minutes, une majorité de pistes courtes, entre trois et cinq minutes, et deux compositions plus longues, de neuf et douze minutes. Au total, l’album fait un peu plus de cinquante minutes.

Roan – aussi intitulé Le voyage de Roan – est un concept-album sur le thème d’un voyage dans l’imaginaire d’un personnage qui peine à affronter le monde réel. On trouve d’ailleurs dans cet album un certain nombre de thèmes musicaux qui se répètent, notamment en début et en fin (avec « Prologue» et « Épilogue », bien entendu).

Lors de ma précédente chronique, j’avais mentionné des influences allant de Minimum Vital à Van der Graaf Generator; ici, je mentionnerais aussi Magma. On retrouve dans cet album un peu cet univers musical, mais dans une version plus terre-à-terre, moins mystique – peut-être un peu moins sérieuse, aussi.

Arnaud Quevedo & Friends joue beaucoup sur des mélodies hypnotiques, des longues plages instrumentales, des harmonies vocales et des parties chantées à plusieurs voix. On sent que les musiciens maîtrisent leur sujet et alors qu’on pourrait craindre que ça parte dans tous les sens, l’ensemble se tient remarquablement.

Alors oui, une fois encore, il y a un côté très vintage à ce style musical. Ça me rappelle les pastiches de Jean Yanne dans ses films des années septante (je citerai, une fois encore, le magique « Tilt pour Jésus Christ »).

Ce qui n’empêche pas que Roan recèle quelques passages absolument somptueux: l’epic « Ryoko », par exemple, mais aussi le très déjanté « Dépassement » ou « Chrysalide ».

À mon avis, Roan est plus réussi, plus abouti que son prédécesseur. Arnaud Quevedo & Friends propose ici un album au charme un peu suranné, mais aux compositions solides, qui frôlent parfois l’excellence. Si le côté jazz-prog un peu déjanté ne vous fait pas peur, je vous en recommande instamment l’écoute, notamment sur Bandcamp.

À noter que l’enregistrement de l’album a fait l’objet d’un « film studio »

Bonus: la vidéo « live studio » de « Ryoko », l’epic de l’album

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