Ange Signe, l’intégrale

Sans aller jusqu’à affirmer, comme certains des “collègues” blogueurs BD, que Maurice Tillieux était un génie absolu du Neuvième Art, c’est un auteur dont j’ai beaucoup apprécié les créations, notamment Félix, Marc Jaguar et, surtout, Gil Jourdan. Mais c’est avec une surprise certaine que j’ai découvert l’existence de Ange Signe, un autre de ses héros, via cette intégrale parue récemment.

Contenant la bagatelle de quatre histoires complètes et, surtout, un imposant dossier documentaire sur le personnage et sa genèse, l’album, sorti aux Éditions de l’Élan (spécialistes de Maurice Tillieux) est plutôt costaud: pas loin de 150 pages.

On y apprend qu’Ange Signe est un quasi-clone de Félix, repris lors du passage de son auteur chez un autre éditeur. En lisant la bio de l’auteur sur Wikipedia, je constate que c’était un peu le roi du recyclage, que ce soit des personnages ou des histoires.

Du coup, deux des histoires complètes sont en fait une resucée de La Résurrection du Potomac, une des plus célèbres histoires de Félix. Certes, c’est une des plus emblématiques, avec son histoire de vaisseau-fantôme (où les personnages font plutôt de la figuration), mais bon, j’ai déjà lu la version Félix et celle-ci n’apporte pas grand chose de différent.

La première histoire du recueil s’intitule La Grotte au Démon Vert. C’est une enquête assez classique, avec des enquêteurs fauchés qui partent pour un bled paumé sur la côte de la Nouvelle-Angleterre et un mystère aux accents de paranormal. Elle est plutôt chouette, pleine de rebondissements et permet de bien camper les personnages, façon origin story.

La quatrième histoire est plus… bizarre. Fondamentalement, c’est une version préliminaire de Un Trône pour Natacha, mais dix ou quinze ans avant et… sans Natacha. Mais avec beaucoup plus de racisme: on est au mieux dans les années soixante et le colonialisme est encore bien ancré dans les esprits. On se retrouve avec à peu près les mêmes gags (notamment le poulet à l’encaustique) et des personnages africains ultra-caricaturaux. On va dire que ça vaut pour le côté curiosité, mais lu en 2023, ça pique.

Cela dit, globalement, ce recueil Ange Signe est de la belle ouvrage. Les planches ont été restaurées avec soin et toute la partie documentaire est solide. Je ne suis plus par contre pas certain qu’il intéressera au-delà des fans de Maurice Tillieux.

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